Le mont Nyiragongo, un volcan situé à quelques kilomètres de la capitale provinciale du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, est entré en éruption le 22 mai, jetant des centaines de milliers de personnes sur les routes, fuyant la menace de nouvelles coulées de lave. Dans les jours qui ont suivi, les violentes secousses et répliques sismiques ont fissuré des routes et des bâtiments, dont certains se sont écroulés et ont déclenché l’évacuation partielle des populations sur ordre du gouvernement. Dans la panique, les familles vivant dans les quartiers exposés ont fui plus à l’ouest, à Sake, vers le Sud, à Minova ou plein nord, à Rutshuru. Des écoles, des églises, des mosquées ont ouvert leurs portes. Certains ont trouvé un toit dans des familles d’accueil.
En quelques heures, la population de la ville a plus que doublé et l’urgence a été d’approvisionner en eau potable tous les nouveaux venus, pour tenter de contenir une explosion du nombre de cas de choléra. Cette maladie endémique à Sake est prise en charge par les équipes médicales du Ministère de la Santé et Médecins Sans Frontières, qui soutiennent un centre de traitement pour les patients issus de la communauté.
Au cours des quatre premiers jours d’intervention, MSF a mis en place une capacité de stockage de 243 000 litres d’eau potable : les réservoirs sont remplis plusieurs fois par jour par camion-citerne. Des toilettes ont été construites et des distributeurs de chlore ont été installés près des sites où les personnes ont trouvé refuge. La crainte de propagation de maladies hydriques est réelle. Le soutien aux structures de santé et de traitement du choléra a été renforcé, non seulement à Sake mais aussi à Rutshuru et Minova, où des dizaines de milliers de personnes sont arrivées entre le 23 et le 28 mai.
Magali Roudaut, cheffe de mission pour MSF, détaille les besoins urgents constatés par ses équipes : « L’eau, la nourriture, des toilettes, des abris, des couvertures, des bidons pour l’eau… tout manque. »
A Goma, soigner et prévenir le choléra
Outre le maintien du soutien sanitaire apporté aux patients de la ville, bien avant la catastrophe, les équipes médicales renforcent les systèmes de surveillance et de contrôle du choléra dans quatre centres de santé de la ville, en collaboration avec les équipes du Ministère de la Santé.
L’accès à l'eau reste l'un des plus gros problèmes des deux millions d’habitants de Goma : un quart d’entre eux en est privé depuis que la coulée de lave a endommagé le principal réservoir de la ville et les canalisations. Depuis le 22 mai, l'eau est devenue une denrée rare et le lac Kivu une source potentielle de contamination par le bacille du choléra. Nombreux sont ceux qui doivent se résoudre à acheter des bidons d’eau potable.
Depuis que le gouvernement a autorisé le retour progressif des populations, les besoins d’assistance humanitaire des habitants de Goma augmentent. La mobilisation de tous sera nécessaire pour les accompagner au quotidien, et assister au mieux ceux qui ont tout perdu, pas seulement avec de l’eau potable.
Entre le 22 mai et le mi-juin, MSF s'est efforcé de limiter l'impact de cette catastrophe naturelle dans les 12 projets que nous soutenons en coordination avec le Ministère de la Santé des provinces du Nord et Sud-Kivu ainsi que du Maniema.