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David Namegabe, responsable médical de l’équipe d’urgence MSF au Sud-Kivu

David Namegabe, responsable médical de l’équipe d’urgence MSF au Sud-Kivu

Responding to war in Ukraine
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Vous vous êtes rendus à Minova, pouvons-nous connaître l’objectif de votre mission ?

Notre objectif était d’évaluer la situation médicale et humanitaire des dizaines de milliers de personnes qui avaient trouvé un refuge dans cette ville du Sud-Kivu après l’éruption du volcan Nyiragongo le 22 mai dernier. Nous avons réalisé une évaluation générale de leurs besoins : la grande majorité de ces populations avait quitté leur domicile en abandonnant tout derrière elles et luttaient pour survivre.

Comment évaluez-vous la situation dans laquelle vivent ces personnes ?

Toutes les personnes dans cette difficile situation n’ont pas les mêmes besoins : certaines sont hébergées dans des fa- milles d’accueil, d’autres dans des sites de regroupement dans la cité. Nous avons rencontré les autorités politiques et médicales locales, avant de visiter les structures de santé et de recueillir les données qui nous ont permis de comprendre la nature des pathologies et le volume des consultations auxquels nos collègues du Ministère de la Santé font face. Sur- tout, nous nous sommes entretenus avec celles et ceux qui vivaient ce déplace- ment forcé : l’écoute et l’attention portée à leurs besoins et leurs difficultés sont primordiales dans ce travail d’évaluation. Nous avons constaté que si certaines fa- milles sont déjà rentrées à Goma, beau- coup restent à Minova, ayant perdu tous leurs biens ainsi que leur domicile, ravagés par la lave qui s’est déversée sur Goma dans la nuit du 22 au 23 mai.

 Selon vous, quelles sont leurs principales difficultés ?

L’accès à l’eau potable en qualité et quantité suffisante, ainsi que l’accès aux soins de santé sont les plus grandes difficultés auxquelles font face les personnes déplacées – mais également les populations hôtes. Les structures de santé de la ville, qui connaissent régulièrement des ruptures de stock, ne peuvent pas faire face aux besoins de milliers de personnes supplémentaires. C’est ainsi que nous avons offert des médicaments essentiels pour les aider à traverser cette période de crise et leur permettre de prendre en charge les plus vulnérables parmi les nouveaux arrivants, notamment les enfants et les femmes enceintes. A court terme, il faudra renforcer l’offre de soins en santé mentale : dans une telle situation, il est urgent de répondre à cette de- mande de soutien exprimé par les per- sonnes loin de chez elles, ayant vécu un tel traumatisme.