En quoi consiste le village des femmes ?
Le village des femmes accueille des femmes enceintes pour les accompagner dans leur grossesse jusqu’à l’accouchement. L’objectif est de prévenir les risques pour la mère et pour l’enfant qui va naitre. Nous leur apportons également des informations sur la santé reproductive qui les accompagnera pendant toute leur vie de femme. Nous les suivons quotidiennement jusqu’à l’accouchement, ce qui permet de prévenir des asphyxies et infections néonatales. Le village se trouve au sein de l’Hôpital Général de Mweso, ainsi nous pouvons programmer les interventions chirurgicales à temps, réduire les ruptures utérines et les décès en cas de complications. Nous réalisons également des examens médicaux tels que les échographies, des prises de sang et assurons la prise en charge curative et préventive de pathologies que nous diagnostiquons. Au-delà de l’aspect médical, c’est également un lieu d’expériences et un espace de partage pour ces femmes qui ont eu des difficultés multiples lors des accouchements passés.
Sur quels critères les femmes peuvent-elles être référées au village des femmes?
Nous accueillons en priorité les femmes porteuses de grossesses à hauts risques, principalement celles qui ont accouché avec des césariennes à répétition. La plupart des femmes ici ont été référées par un centre de santé après une consultation prénatale. Au niveau des centres de santé, les antécédents obstétricaux et médicaux sont évalués puis un diagnostic est posé. Si la grossesse est considérée comme risquée, la femme est éligible au village pour le reste de sa grossesse.
Quels sont les principales difficultés que rencontrent ces femmes?
La difficulté majeure, c’est l’accès aux structures de santé. Certaines femmes viennent de très loin. Par manque de moyens, la plupart marche à pied pour venir ici, pendant des heures voire des jours et ce, au péril de leur vie, en raison de l’insécurité qui règne. Beaucoup traversent seules, enceintes de plusieurs mois, la ligne de front pour atteindre notre village d’accueil. Elles arrivent chez nous, sans rien, car elles ont été dépouillées en cours de route. Il arrive qu’elles subissent des violences physiques et parfois même sexuelles.