En collaboration avec les étudiants de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL) de Goma au Nord-Kivu, MSF a organisé le « Mapathon » du 3 au 5 avril 2024, en vue de cartographier les camps accueillant les personnes déplacées à l’Ouest de la ville de Goma, notamment Buhimba, Bulengo, CEBCA, 8eme CEPAC, Lwashi, SamSam, et Lushagala. Au total, 40 étudiants ont pris part à cette initiative. Cette méthode permet de déterminer le nombre de ménages et d’habitants qui se trouvent dans les différents camps et donc d’aider à mieux planifier les interventions des différents acteurs humanitaires.
« Le premier jour, nous avons travaillé avec les étudiants en leur enseignant d’abord la partie théorique. Les deux jours suivant étaient consacrés à la pratique. Cet exercice a permis aux étudiants, supervisés par le staff MSF, de digitaliser tous les abris sous forme de carrés ou de rectangles à l’aide des ordinateurs portables. Le camp de Buhimba a été le premier à être cartographié puis suivront les autres camps où MSF intervient. Ensuite, nous multiplierons le nombre d'abris recensés par le nombre moyen de personnes par abri afin d'obtenir une estimation de la population dans chaque camp », explique Jean-Marie Mitima, responsable des activités épidémiologiques de MSF à Goma.
Alors que les affrontements se poursuivent à l’Est de la RDC, des personnes en quête de paix continuent d’arriver vers la capitale du Nord-Kivu. En constante aggravation, la situation alarme d’autant plus à l'heure où certains camps de déplacés atteignent leur capacité d’accueil maximale. Les nouveaux arrivants érigent des abris sur les espaces vides restants qui deviennent rapidement des camps informels de grande envergure.
Face à cette situation, l’aide humanitaire et la coordination entre les différents acteurs à l'œuvre restent insuffisantes. Le nombre de ménages présents dans ces camps reste approximatif et nécessite une actualisation constante. Cette méthode permet de préciser le nombre d’abris afin d'adapter la réponse humanitaire aux besoins réels et immédiats et dont d’autres acteurs pourront s’en servir.
« Sur base des lacunes observées dans les différentes interventions humanitaires, nous avons souhaité constituer cette base de données pour avoir une meilleure estimation du nombre total de personnes déplacées. Cette information sera très utile dans la planification de nos prochaines actions humanitaires, telles que la vaccination multi-antigène, l’installation d’infrastructures sanitaires comme des latrines ou encore pour déterminer la quantité d’eau à fournir », conclut-il.