A Mulongo l'épidémie de choléra y sévit depuis octobre 2021, et a déjà touché plus de 1400 personnes avec 9 décès jusqu'au 14 décembre, dans 17 aires de santé affectées sur le 24 que compte la zone rurale de Mulongo en Haut Lomami, avec un taux de létalité générale estimé à 0,6 %, incluant les décès communautaires.
MSF travaille à Mulongo, une zone rurale située dans le territoire de Malemba Nkulu, dans la province du Haut Lomami à l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC).
« Il y a deux jours, j'ai commencé à me sentir mieux et ma situation semble s'améliorer lentement depuis mon arrivée à l'hôpital, mon deuxième fils est sorti du centre depuis ce matin ».
A 33 ans, Rigo ressemble à un vieil homme. Son corps maigre est recroquevillé sur un lit de fortune dans le hall du centre de traitement du choléra de Mulongo. Ses yeux sont enfoncés et son corps affaibli par la déshydratation. Lui et son fils ont tous deux contracté la maladie.
Le cholera provoque de graves diarrhées et une déshydratation à la majorité des patients qui en souffre. A Kabamba, l’épicentre actuel de l’épidémie, MSF a mis en place un centre de traitement du choléra (CTC) avec une capacité de 30 lits et 4 autres destinés pour observation dans l’enclos de l'hôpital général de référence. Deux unités de traitement du choléra (UTC) de 9 et 6 lits chacune ont été installés également dans les aires de santés de Ngoya et Bukena, pour stopper la propagation de cette maladie bactérienne.
Insuffisance d’acteurs face aux multiples besoins.
Les autorités locales n'ont pas connu d'épidémie de cette ampleur, depuis la dernière grande épidémie cholera en 2017 dans la zone de santé de Mulongo, ou MSF a mis en place le CTC qu’est toujours opérationnel. Aujourd'hui, ils ont débordé et n'ont pas les capacités techniques et logistiques pour faire face à cette flambée de cas. Le manque d'acteurs est un autre défi pour enrayer cette épidémie.
MSF travaille dans la zone où les équipes continuent de traiter les cas sévères dans le centre et les unités de traitement du choléra, mais aussi dans les six autres points de réhydratation orale où tous les cas simples sont également traités.
« Il y a aussi la période des pluies avec les inondations le long du fleuve Congo et du lac Kabamba. Tous ces éléments restent des facteurs majeurs dans l'apparition du choléra dans toute la zone ». Ajoute-t-il
Notes :
Plusieurs facteurs majeurs qui contribuent à la propagation du choléra sont désormais présents à Mulongo entre autres, le manque d'hygiène et les problèmes d'accès à l'eau potable, le manque d'accès à des latrines hygiéniques et les mauvaises habitudes de la population à déféquer dans le fleuve ou en plein air. Pour combattre le choléra, MSF travaille dans les provinces du Kwilu, du Haut-Lomami, du Kongo Central, du Tanganyika, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l'Ituri, du Bas-Uele et du Maniema.