En territoire de Masisi, des combats dans la localité de Muheto ont déclenché une intervention d’urgence de MSF, en soutien au poste de santé de Busihe, pour la prise en charge parmi les déplacés et les populations locales, des cas de malnutrition, de paludisme, d’infections respiratoires aigües, de maladies diarrhéiques, et de violences sexuelles.
Face à une situation humanitaire critique où plus de 4000 ménages ont fui les combats pour se déplacer dans la localité voisine de Busihe et ses environs, MSF a transféré ses activités du centre de santé de Muheto vers le poste de santé de Busihe , afin d’adapter sa réponse aux besoins urgents des populations déplacées et résidentes. Après ces combats, des impacts de balle ont été relevés par nos équipes dans le centre de santé.
« Tant que nous pourrons négocier notre accès humanitaire, MSF portera assistance aux personnes les plus vulnérables dans la zone de santé de Masisi, aux côtés de nos collègues soignants du Ministère de la Santé », explique Jérémie Postel, coordonnateur du projet de MSF à Masisi.
« Tant que nous pourrons négocier notre accès humanitaire, MSF portera assistance aux personnes les plus vulnérables dans la zone de santé de Masisi, aux côtés de nos collègues soignants du Ministère de la Santé »Jérémie Postel, coordonnateur du projet de MSF à Masisi
Cependant, la situation sécuritaire dans la zone complexifie l’accès humanitaire et la gestion de la sécurité des équipes, notamment depuis la coupure des réseaux téléphoniques en fin d’année 2023.
" Pour se rendre à Busihe et Muheto (5 Km), uniquement accessibles à moto, nos équipes font plusieurs heures de trajet sur des pistes montagneuses, dans un environnement où les belligérants se font face, et parfois s’affrontent sans crier gare. Le risque de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, pris dans des tirs croisés, devient grand’’, déplore King Saidi, coordonnateur adjoint du projet de MSF à Masisi.
« Nous voyons beaucoup de patients qui vivent dans des conditions déplorables, des veuves, des victimes de violences sexuelles, des enfants en bas âge, dont certains ne sont pas accompagnés et sont très affaiblis. Beaucoup reste à faire par d’autres acteurs pour garantir à ces déplacés et à la population hôte un accès à des douches, à des latrines, et à de l’eau potable en quantités suffisantes », alerte Astrid Katungu Kakule, infirmière superviseure au sein de l’équipe mobile de MSF.
Depuis le début de l’intervention de MSF au mois d’août 2024, en appui au ministère de la Santé, Médecins Sans Frontières a déjà effectué 6294 consultations, parmi lesquelles 47 enfants malnutris pris en charge, 4545 cas de paludisme, et 27 victimes de violences sexuelles.
En plus de l’approvisionnement en médicaments, les équipes de réponses aux urgences de MSF fournissent un appui technique, médical, logistique, et prennent en charge gratuitement certains cas compliqués à l’Hôpital Général de Référence de Masisi, où MSF appuie, notamment, les départements des urgences, de la chirurgie, de la pédiatrie, et la maternité depuis 2007.