MSF alerte sur le nombre inquiétant de cas de violences sexuelles à Kananga, dans le Kasaï-Central. Depuis le début de l’année, plus de 1 300 victimes ont été accueillies à l’hôpital provincial de Kananga et dans cinq autres structures que l’organisation appuie. Des victimes qui se comptent par centaines, environ 300 personnes sont accueillies chaque mois dans nos structures.
«Cette situation nous préoccupe au plus haut point. Les cas pris en charge mensuellement sont juste inquiétants. Nous avons opté pour la décentralisation, en soutenant cinq structures dans quatre zones de santé de la ville afin de permettre aux patients d’accéder aux soins de santé plus près de chez eux et dans un bref délai. Nous avons constaté une augmentation de 40 % des arrivées dans les 72 heures pour le mois de mars, ce qui permet une meilleure prise en charge », explique Kailee Jordan, coordonnatrice du projet.
La majorité des victimes accueillies par MSF déclarent avoir été violées par des hommes porteurs d’armes dans cette région. Le niveau de violence sexuelle reste très élevé en RDC, que ce soit dans les zones de conflit ou de post-conflit. Si certains acteurs accompagnent la sensibilisation et la prise en charge médicopsychologique, d’importants besoins demeurent non satisfaits, notamment l’accès à une prise en charge juridique et socioéconomique. Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes et des programmes de protection afin de répondre aux besoins urgents et à long terme de ces personnes.