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Linda Dridi

Linda Dridi, psychologue

Responding to war in Ukraine
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En quoi consiste votre travail de psychologue au sein des missions au Sud-Kivu ?  

La responsabilité d’un professionnel en santé mentale est d’aider les personnes qui ont fait face à des situations traumatisantes à appréhender leurs difficultés sous un angle différent. Nous les accompagnons pour qu’elles cessent de culpabiliser et qu’elles retrouvent l’estime d’elles-mêmes. Ainsi, nous renforçons la capacité d’adaptation du patient afin qu’il regagne sa place dans la société. 

Quelle méthode thérapeutique utilisez-vous ?  

Nous travaillons en équipe avec le patient. Et c'est à lui de réaliser la plus grande partie du travail. Mon rôle est de canaliser et de structurer son parcours. Après l’avoir écouté, nous identifions ensemble l’émotion ressentie. Est-ce de la peur, du chagrin, de la colère ? Puis nous essayons de savoir quelle image la personne a d’elle-même à la suite d’un événement traumatique.  

En prenant appui sur des échanges de questions/réponses, je l'amène à comprendre que ce qui lui est arrivé n’est pas sa faute. De notre côté, nous faisons attention à ne pas banaliser ou dédramatiser sa situation. Enfin nous identifions les priorités de la personne et tentons d’y apporter des solutions. 

Combien de temps met un patient à guérir ? 

Cela dépend. Je dois avouer que le contexte communautaire et la résilience de certaines personnes y sont pour beaucoup. A Salamabila [dans le Sud-Kivu], j’ai vu des patients être soutenus par toute la communauté et qui se sont rétablis relativement vite. D’autres ont besoin de plus de temps. A Kalehe par exemple, nous avons mis en place un programme d'accompagnement personnalisé pour augmenter l’estime de soi dans la société ;  ce qui a plutôt bien fonctionné. Si un patient nous consulte à temps, il a moins de risques de développer des troubles graves.