Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec MSF dans le Nord-Kivu ?
Je suis venue au Nord-Kivu pour la première fois en 2009. Je débutais chez MSF; j'étais coordinatrice du projet d'urgence à Mweso et Walikale. La situation des populations déplacées, leur vulnérabilité et leur résilience m'ont frappée. En 2014, je suis revenue comme cheffe de mission et j'ai fait le triste constat que la situation était toujours aussi critique. La population continuait de souffrir et se faire soigner était toujours aussi difficile. Aujourd'hui, je suis de retour pour une mission d'un an avec le même objectif : favoriser l'accès aux soins pour la population.
Quelles sont les grandes lignes de la mission de MSF à Mweso et Walikale ?
Dans la zone de santé de Mweso, les combats réguliers empêchent les populations d'atteindre les structures de santé. Certains endroits sont accessibles uniquement en moto. Nous sommes présents dans les centres de santé de la périphérie pour offrir notre appui à une plus grande partie de la population. Nous apportons également notre soutien au personnel du Ministère de la Santé en intrants et en appui technique. Au sein de l'hôpital général de Mweso, nous appuyons tous les départements : de la chirurgie au programme de prise en charge des violences sexuelles. A Walikale, nous soutenons les services de maternité, de pédiatrie et de chirurgie d'urgence de l'hôpital général de référence.
De vos dernières missions chez MSF, quel a été l'événement le plus marquant ?
A un moment où la sécurité pour les équipes n'était plus garantie, nous avons dû évacuer nos collègues de Mweso à Goma. Après plusieurs semaines de discussions avec les leaders communautaires, nous avons pu revenir. Notre retour était très attendu. Quand les voitures de MSF sont arrivées sur place, toute la population était là pour nous accueillir. C'était un moment très fort.