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North Kivu: displaced communities are losing hope as M23 crisis drags on

MSF en RDC : Rapport annuel 2021

En République démocratique du Congo, les équipes de Médecins Sans Frontières ont continué de gérer plusieurs projets parmi nos plus grands au monde pour répondre à des épidémies, des catastrophes naturelles et des conflits, tout en faisant face aux conséquences de la forte insécurité à l’est du pays.

MSF RDC RAPPORT ANNUEL 2021 pdf — 3.5 MB Télécharger

En RDC, Médecins Sans Frontières (MSF) a fourni un large éventail de services, dont des soins généraux et spécialisés, de la chirurgie, des vaccinations, des soins pédiatriques et la prise en charge de victimes de violence sexuelle. En 2021, le traitement et la prévention des maladies infectieuses étaient encore une composante importante de nos activités.

Quelques chiffres clés de MSF en RDC 2021

·       1 488 123 consultations externes

·       144 437 hospitalisations

·       642 450 traitements du paludisme

·       27 356 prises en charge de malnutrition aiguë sévère

·       9456 consultations liées aux violences sexuelles

·       12 628 Interventions chirurgicales

·       6284 traitements antirétroviraux pour le VIH/Sida

·       1 073 083 vaccinations contre la rougeole

·       1189 patients pris en charge pour la COVID-19

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Réponse à des épidémies

Quelques mois seulement après la fin officielle de l’épidémie massive de rougeole de 2018-2020, le nombre de cas est reparti à la hausse dans plusieurs provinces de RDC. Nous avons donc rapidement renvoyé nos équipes mobiles pour lutter contre la propagation de cette maladie hautement contagieuse.

MSF RDC En 2021, nos équipes ont combattu des épidémies de choléra, fièvre typhoïde, méningite et paludisme, ainsi que deux épidémies d’Ebola au Nord-Kivu, en février et en octobre.
Campagne de vaccination contre la rougeole Kasongo Lunda

Tout au long de l’année, nos équipes ont mené des campagnes de vaccination et traité des dizaines de milliers de patients, principalement des enfants de moins de cinq ans. Vu le nombre de foyers épidémiques, la grande majorité de nos interventions d’urgence durant l’année s’est concentrée sur la lutte contre la rougeole. Nous avons en outre aidé les autorités à renforcer la vaccination préventive, le diagnostic et la surveillance épidémiologique.

La rougeole n’est pas la seule maladie contagieuse endémique en RDC. En 2021, nos équipes ont combattu des épidémies de choléra, fièvre typhoïde, méningite et paludisme, ainsi que deux épidémies d’Ebola au Nord-Kivu, en février et en octobre. Nous avons contribué à la surveillance, au triage, au diagnostic et à la prise en charge des cas dans des structures de santé et d’isolement, et avons envoyé des cliniques mobiles pour aider les patients, leurs familles et les communautés des zones touchées.

Lorsque deux nouvelles vagues de COVID-19 ont frappé le pays – principalement la capitale, Kinshasa – nous avons soutenu la prise en charge des patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa et dans d’autres centres de traitement, qui en ont accueilli beaucoup en mai. Nous avons aussi lancé plusieurs interventions d’urgence hors de la ville et mis en œuvre des mesures pour renforcer l’isolement et le traitement des cas de COVID-19 dans toutes les structures que nous aidons.

La lutte contre l’épidémie silencieuse de VIH/sida – qui tue près de 17 000 personnes chaque année en RDC – est restée une autre priorité médicale de MSF à Goma et Kinshasa, où nous avons continué de fournir des traitements aux patients aux stades avancés de la maladie. À la demande du ministère de la Santé, nous avons renforcé notre soutien à la prise en charge des cas avancés de VIH en formant du personnel dans les hôpitaux de Bunia (Ituri), Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental) et Boma (Kongo Central).

Dr Pulchérie Ditondo, MSF/en charge de la décentralisation des soins VIH/SIDA à Kinshasa.
Dr Pulchérie Ditondo, MSF/en charge de la décentralisation des soins à Kinshasa
MSF/Charly Kasereka

Les effets dévastateurs de la violence

En mai, après une escalade de violence armée dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, le gouvernement a déclaré un état de siège, encore en vigueur en fin d’année. D’intenses affrontements armés et des attaques ciblées sur les civils ont forcé des milliers de personnes à fuir leur maison et ont exacerbé les besoins sanitaires déjà critiques.

En octobre, nous avons dû suspendre nos activités à Bambo et Nizi (Ituri), après qu’une attaque armée contre une de nos équipes a fait deux blessés parmi notre personnel.

Dans ces deux provinces, nos équipes ont à la fois réussi à maintenir nos services de soins de base et spécialisés, dont des soins maternels et pédiatriques, de la chirurgie et la prise en charge de la malnutrition, et répondu aux besoins spécifiques des déplacés et des communautés hôtes, en assurant consultations mobiles, transferts en ambulance, fourniture d’eau et services d’assainissement et distribution de moustiquaires, de seaux et d’ustensiles de cuisine. Toutes ces activités ont été menées dans plus de 20 camps de déplacés rien qu’en Ituri.

Malheureusement, la violence n’a épargné ni MSF ni d’autres organisations humanitaires. En octobre, nous avons dû suspendre nos activités à Bambo et Nizi (Ituri), après qu’une attaque armée contre une de nos équipes a fait deux blessés parmi notre personnel. Au Nord-Kivu, nos équipes ont vu plusieurs fois des hommes armés s’introduire de force dans des structures de santé soutenues par MSF, en violation directe du droit international humanitaire. La montée de la criminalité a amené certains projets de MSF à limiter voire arrêter tout mouvement par la route. Fin 2020, plusieurs incidents critiques ont affecté nos équipes au Sud-Kivu, et nous ont poussés à fermer deux projets de longue date à Baraka et Kimbi, où nous portions secours aux déplacés à la suite de violence intercommunautaire.

Toute l’année, nos équipes ont offert une aide médicale et psychologique aux milliers de victimes de violence sexuelle dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Maniema ravagées par le conflit. Au Kasaï Central, où il n’y avait pas de conflit actif, elles en ont soigné plus de 270 par mois, ce qui prouve l’étendue du problème, même hors des zones déchirées par la guerre.

La crise provoquée par le Nyiragongo

Le 22 mai, l’éruption du volcan Nyiragongo a forcé des centaines de milliers d’habitants de Goma et des alentours au Nord-Kivu à fuir en quête de sécurité. Très rapidement, plus d’un demi-million de personnes s’est retrouvé sans abri ni eau potable ou nourriture et coupé de toute aide humanitaire à la suite de la destruction des routes et de la fermeture de l’aéroport.

MSF RDC " À Rutshuru, qui a accueilli des dizaines de milliers de déplacés après l’éruption, nos équipes ont offert des soins de base et référé à l’hôpital local les patients nécessitant un traitement spécialisé. "
Nord-Kivu: les communautés des déplacés suite à la crise liée au M23

MSF a fourni une aide d’urgence à Sake, où beaucoup s’étaient réfugiés, ainsi qu’à Goma et sur la route vers Rutshuru. Notre priorité était de procurer de l’eau potable aux déplacés et aux communautés hôtes en installant des réservoirs d’eau. Pour éviter une épidémie de choléra, nos équipes ont placé des distributeurs de chlore dans des lieux clés et près des sources d’eau, construit des latrines, soutenu le centre de traitement du choléra de Sake et mené des actions de promotion de l’hygiène. Nous avons aidé des structures de santé à gérer l’afflux de patients en donnant des médicaments, du matériel médical et des matelas. À Rutshuru, qui a accueilli des dizaines de milliers de déplacés après l’éruption, nos équipes ont offert des soins de base et référé à l’hôpital local les patients nécessitant un traitement spécialisé. Nous avons aussi fourni des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Beaucoup de déplacés sont retournés à Goma après quelques jours seulement. Nous avons donc épaulé les centres de santé de la ville en assurant des consultations générales et en offrant des médicaments et du matériel d’hygiène.