Quel est votre rôle au sein de MSF ?
Je suis coordonnatrice de projet Ebola à Butembo. L’épidémie la plus récente a commencé à Masoya, qui se trouve juste à l’extérieur de la ville de Butembo, dans le Nord-Kivu. C’est cette région où a eu lieu une grande épidémie qui a débuté en 2018 et s’est terminée il y a tout juste un an.
Qu’avons-nous appris des épidémies précédentes ?
Depuis la dernière épidémie, nous avons entamé une période de réflexion sur la meilleure approche, en particulier maintenant que nous disposons de nouveaux traitements et vaccins efficaces et que nous comprenons beaucoup mieux comment soigner les patients avec le virus Ebola. Au cours de cette épidémie, nous essayons d’aider au mieux les patients et leurs familles à accéder au traitement et se protéger. Les gens ont, à juste titre, peur d’Ebola. Nous essayons de faire en sorte que la réponse soit plus humaine, compréhensible et ouverte aux patients et à leurs familles.
Quelle est la particularité dans la riposte de cette épidémie?
Cette fois, la maladie a été identifiée très tôt. C’est probablement le facteur le plus important pour contrôler la propagation. Même si les contacts à haut risque ont été identifiés rapidement, ils ne se sont pas vu proposer les traitements qui auraient pu les empêcher de développer la maladie. Lorsqu’ils ont développé des symptômes, le délai était encore trop long avant qu’ils ne soient pris en charge dans un environnement approprié. Nous avons construit des unités de triage et d’isolement dans deux hôpitaux préexistants, qui pourraient être utilisés non seulement pour les épidémies d’Ebola, mais aussi pour toute autre maladie contagieuse. Ces structures disposent de chambres individuelles pour les patients, avec des fenêtres, afin qu’un membre de la famille puisse rester à proximité et les voir, même s’il ne peut pas entrer dans la chambre.