A la mi-septembre 2023, le choléra a refait son apparition dans l’aire de santé de Kanyaruchinya (Zone de Santé Nyiragongo) et en particulier au sein de la population déplacée qui continue à vivre, des mois après leur arrivée, dans des conditions indignes. L’accès à l’eau potable et le manque d’hygiène auxquels font face ces familles au quotidien, sont deux facteurs majeurs de transmission de cette maladie.
En trois mois, les équipes de MSF, en collaboration avec celles du ministère de la Santé, ont pris en charge 694 patients au sein de l’unité de traitement installée en face du centre de santé de Kanyaruchinya, soutenu par MSF. Pour casser la chaîne de transmission, 50 équipes formées par MSF – en collaboration avec le ministère de la Santé, ont organisé pendant sept jours une campagne de vaccination contre le choléra. 123 113 personnes ont pu bénéficier de ce vaccin, dont 80% d’entre elles sont déplacées.
« Grâce à ce vaccin, les populations déplacées vont être protégées pendant six à neuf mois mais pour réellement éradiquer le choléra du site de Kanyaruchinya, il faudrait améliorer durablement l’accès à l’eau potable et les conditions d’hygiène », précise Justin Mbuya, responsable des activités médicales pour MSF à Kanyaruchinya. « Par ailleurs, nous avons profité de cette campagne pour évaluer la situation nutritionnelle chez les moins de six à 59 mois. Environ 15% d’entre eux sont malnutris. Aussi, en l’absence d’une mobilisation d’autres acteurs, MSF a mis en place une action ponctuelle pour les enfants malnutris sévères dans plusieurs sites du camp de Kanyaruchinya afin de répondre à cette urgence ».
Dans d’autres zones de santé du Nord-Kivu, comme à Rutshuru et Binza, MSF a facilité le transport des vaccins pour le ministère de la Santé afin que les autorités sanitaires puissent poursuivre, dans ces zones difficiles d’accès où MSF est présent, cette campagne de vaccination contre le choléra.
Les équipes MSF ont travaillé dans 12 camps de déplacés autour de la ville de Goma, fournissant des soins médicaux gratuits, de l'eau potable et construisant des latrines et des douches en fonction des besoins les plus urgents. Nos équipes ont également répondu aux épidémies de choléra et de rougeole qui ont touché certains camps en soignant les patients et en organisant des campagnes de vaccination. Au Nord-Kivu, nous continuons à fournir des soins médicaux essentiels gratuits dans les zones de santé de Rutshuru, Kibirizi, Bambo, Binza, Mweso, Masisi et Walikale.