Dans la lutte contre l’épidémie de mpox à travers le pays, l’engagement communautaire est un des piliers majeurs. Depuis mi-juin 2024, MSF soutient les autorités sanitaires dans la réponse contre cette maladie. Pendant que l’équipe médicale intervient dans la prise en charge des patients, des efforts supplémentaires sont déployés au sein de la communauté pour prévenir la contamination et contrôler l’infection. Avec l’appui de MSF, au Nord et Sud Kivu, en Equateur et Sud Ubangi, les promoteurs de santé et relais communautaires sensibilisent des centaines de milliers des personnes sur l’épidémie.
Dans la zone de santé de Budjala, au Sud-Ubangi ainsi qu’à Bikoro dans l’Equateur, une centaine de promoteurs de santé et relais communautaires sont déployés dans les aires de santé les plus difficiles d’accès afin de sensibiliser les communautés sur le comportement à adopter pour éviter la contamination à la mpox. Des émissions sont aussi diffusées dans les radios locales pour passer des messages de prévention sur la maladie. Sur terrain, ces équipes constatent chaque jour à quel point il peut être difficile de lutter contre les fausses nouvelles et de transmettre des messages de santé corrects.
« Face à cette maladie considérée parfois par la communauté comme le résultat de sorcellerie ou de pratiques mystiques et face aux rumeurs, la sensibilisation est un pilier important. Dans la Zone de santé de Budjala au Sud-Ubangi par exemple, nous avons déployé plus de 100 relais communautaire dont le nombre peut être revus à la hausse en fonction de l’évolution de l’épidémie. Ils travaillent en étroite collaboration avec les leadeurs communautaires pour passer les messages de sensibilisation sur la mpox, sur le comportement à tenir en cas de contamination, sur les mesures de protections contre la maladie. Pour éviter cette maladie, il faut respecter les mesures basiques d’hygiènes (se laver régulièrement les mains par exemple). En dehors de cela, nos équipes tracent aussi toutes les personnes ayant été en contact avec un cas suspect mpox. », explique Dr Dago Inagbe, Chef de Mission de MSF en RDC.
Un accent est également mis sur la stigmatisation des personnes affectées à causes des certains préjugés dont sont victimes les survivants de mpox. La transmission des bonnes informations permet un retour serein des survivants de la mpox dans leurs communautés. De fois, les personnes guéries font face à une forte stigmatisation une fois qu'elles quittent les centres de traitement. Les gens les craignent et gardent leurs distances, ce qui peut créer des tensions et conduire à la marginalisation des survivants.
Dans la Zone de santé de Budjala au Sud-Ubangi par exemple, nous avons déployé plus de 100 relais communautaire dont le nombre peut être revus à la hausse en fonction de l’évolution de l’épidémie. Ils travaillent en étroite collaboration avec les leadeurs communautaires pour passer les messages de sensibilisation sur la mpox, sur le comportement à tenir en cas de contamination, sur les mesures de protections contre la maladie.Dr Dago Inagbe, Chef de Mission de MSF en RDC
De janvier à fin septembre, plus de 28 277 cas suspects ont été rapporté sur l’ensemble du pays. Parmi ces cas, plus de 5 855 ont été confirmés positif par le laboratoire et on déplore le décès de près de 915 patients. Depuis mi-juin, plus de 16 570 séances de sensibilisation ont déjà été réalisées par les équipes de MSF au Nord et Sud-Kivu, à l’Equateur et au Sud-Ubangi. Elles ont déjà également soigné plus de 2 000 patients dans les zones où elles interviennent.
Impliqué toutes les couches de la population
Pour ratisser large et espérer atteindre un grand nombre des personnes, MSF a adopté une approche inclusive pour impliquer toutes les couches de la population. Désiré Bukasa est superviseur de la promotion de la santé de MSF à Budjala, dans le Sud-Ubangi. Il compte dans son équipe des personnes vivant avec handicap pour sensibiliser leurs pairs à se protéger contre la mpox. « C’est essentiel que nous soyons tous impliqués dans la lutte contre cette maladie. Facilement, ils peuvent faire adhérer certaines personnes en situation de handicap aux messages parce qu’elles s’identifient à eux. C’est très important pour nous ici ».
Des matériels de communications en français et en langues locales sont utilisés pour adapter les messages à leur situation.
« Il faut noter que ces sensibilisations se font avec des activités spécifiques pour les personnes en situation de handicap. Des messages sont adaptés pour les sourds-muets, malvoyants et handicapés mentaux (par exemple nous avons élaboré des vidéos sonores en Langues des Signes pour qu’ils accèdent eux aussi aux messages de prévention et tout conseil sur la mpox.) Nous devons nous assurer que toutes les couches de la population sont touchées par les messages diffusés », poursuit Désiré.
Les relais communautaires ont essentiellement cinq taches : sensibilisation inclusive, la recherche active des cas suspect, suivi des contacts, suivi des auto-isolement à domicile, et suivi des guéris.
Ainsi, grâce à l’implication de toutes les catégories de personnes, de la mi-juin à fin septembre, 7 137 contacts ont été suivis, parmi lesquels 4 542 sont déjà déchargés. Il reste 2 595 en cours de suivi. Des patients arrivent dans le centre de prise en charge plutôt dès les premiers signe de la maladie. Ce qui a poussé l’équipe médicale à élargir sa capacité de prise en charge de la mpox.