Depuis plusieurs années, les populations civiles, les structures de santé, les personnels médicaux et humanitaires sont pris pour cible dans l’Est du Congo.
Alors que les besoins des populations vulnérables augmentent, l'espace humanitaire et l'accès aux soins pour les populations diminuent. En juin 2021, l’hôpital de Boga en Ituri que nous soutenions depuis deux ans, était pillé et incendié privant la population du district de soins. En octobre dernier, un nouveau seuil a été franchi lorsque nos équipes MSF en convoi, pourtant bien identifié, ont été prises pour cible entre les territoires de Kobu et Bambu. Attaque au cours de laquelle, deux de nos collègues ont été grièvement blessés.
Cette violence, violation caractérisée du droit humanitaire, nous scandalise car elle vise intentionnellement par sa fréquence et son intensité à priver les populations d’une assistance humanitaire qui est souvent son dernier espoir. Votre visite dans l’Est du pays nous permet de vous interpeller ainsi que tous les acteurs nationaux, provinciaux et locaux sur l’absolue nécessité pour tous les porteurs d’arme de respecter les civils, les structures de santé et l’aide humanitaire.
La venue d'une délégation des Nations Unies nous donne l'occasion d'interroger l'ONU, la communauté des bailleurs et les humanitaires sur le déploiement de l’assistance face à la crise en Ituri. L’assistance humanitaire se doit dans le respect de ses principes d’être neutre et impartiale pour atteindre toutes les communautés affectées par ce terrible conflit. Cette aide neutre et impartiale se trouve aujourd’hui compromise par la violence mais aussi par le manque de déploiement auprès de toutes les communautés qui en sont victimes. Il est urgent que l’assistance respecte les principes humanitaires et ne soit plus l’otage de la politique.