Au Sud-Kivu, dans la zone de santé de Bunyakiri, les équipes MSF enregistrent chaque semaine au moins deux cas de décès suite à des complications liées à des traitements traditionnels. Les femmes enceintes et les enfants sont les plus touchés. Souvent, les herbes prescrites par les tradipraticiens ne sont pas adaptées aux pathologies identifiées et peuvent provoquer une intoxication grave. Dans tous les cas, la prise de médicaments traditionnels retarde la prise en charge et met la santé du patient à risque.
Face à cette situation, en mai 2021, Médecins Sans Frontières s’est engagé à tenir des séances de sensibilisation dans la communauté et en faveur des soignants traditionnels pour leur faire comprendre la nécessité de soins médicaux pour certains de leurs patients. Ces conversations sont importantes non seulement pour informer sur des pratiques à risque pour les patients, mais aussi comprendre ce que les tradipraticiens offrent comme traitements qui pourraient s’avérer potentiellement dangereux. Une fois sensibilisés, ils apprennent à identifier les signes de dangers chez le nouveau-né, l’enfant et la femme enceinte afin de les référer au plus tôt dans une structure de soins appropriée.
Cette interaction entre MSF et les guérisseurs traditionnels a été bien accueillie par la communauté. De nouvelles séances de sensibilisation pourraient être organisées afin de contribuer à réduire le taux de mortalité dans cette zone de santé.