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Camp de deplaces de Kabizo.Depuis que l'armée congolaise a lancé, fin janvier 2009, une opération contre les rebelles des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), le conflit s'est déplacé vers le nord et l'ouest du Nord Kivu. Attaques et exactions perpétrées dans la région de Kayna, dans la region de Lubero, provoquent des mouvements de populations. Pour leur venir en aide, une équipe mobile de MSF dispense des soins dans différentes localités de cette région. Plus au sud, MSF intervient à Nyanzale et Kabizo où se trouvent des camps de déplacés. Et dans l'hôpital de Rutshuru (300 lits), MSF assure les urgences médicales et chirurgicales.
© Yoanis Menge

Sud-Kivu : Une fuite sans fin

Camp de deplaces de Kabizo.Depuis que l'armée congolaise a lancé, fin janvier 2009, une opération contre les rebelles des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), le conflit s'est déplacé vers le nord et l'ouest du Nord Kivu. Attaques et exactions perpétrées dans la région de Kayna, dans la region de Lubero, provoquent des mouvements de populations. Pour leur venir en aide, une équipe mobile de MSF dispense des soins dans différentes localités de cette région. Plus au sud, MSF intervient à Nyanzale et Kabizo où se trouvent des camps de déplacés. Et dans l'hôpital de Rutshuru (300 lits), MSF assure les urgences médicales et chirurgicales.
© Yoanis Menge

En deux ans, les conflits qui ravagent l’est de la République démocratique du Congo ont provoqué la fuite de plusieurs milliers de personnes. Réfugiées à la frontière entre les deux provinces du Sud et du Nord Kivu, elles cohabitent avec des communautés tout aussi vulnérables et dans le besoin.

« Nous avons entendu qu’à Katasomwa il y avait la paix donc nous avons décidé d’y aller», se souvient Justin qui précise que plusieurs personnes ont été tuées en cours de route.

Au moment même de cet échange avec Justin, une hutte en paille brûle à quelques dizaines de mètres. Personne ne bouge : il n’y a rien d’autre à faire que de laisser brûler l’abri et tout ce qui s’y trouve. En quelques secondes, les rares possessions de l’un des 957 ménages du site de personnes déplacées de Katasomwa sont partis en fumée.

« Ils venaient nous menacer la nuit. Ils brûlaient nos maisons. Ils nous frappaient sans arrêt et ils ont même attaqué d’autres personnes avec des machettes. »

Originaire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, Justin n’a eu d’autre choix que de fuir. Avec sa famille et des milliers d’autres personnes, il a traversé la frontière provinciale jusqu’au village de Katasomwa, au Sud-Kivu. Il est loin d’être le premier. En raison de nombreux affrontements ces deux dernières années entre l’armée nationale et des groupes armés rwandophones, ce sont aujourd’hui près de dix mille personnes qui ont trouvé refuge dans ce territoire éloigné de toutes infrastructures médicales.

La longue route qu’ils ont dû parcourir à pied, pendant plusieurs semaines, n’a pas été sans embûches. Nombreux sont ceux qui déclarent avoir été victimes de vols, de violences, y compris sexuelles. A leur arrivée, elles ont dû se rendre à l’évidence : la région est très pauvre et offre peu de ressources et de services de base ; l’accès à la santé, à l’éducation et à la protection n’est pas assuré.