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Untreated Violence

Afrique du Sud

© Garret Barnwell/MSF
MSF en Afrique du Sud L'Afrique du Sud a la plus grande cohorte de patients avec le VIH au monde et ouvre la voie de l'accès à de nouveaux traitements contre la tuberculose multi-résistante (TB-MR).
South Africa Map IAR 2016

2016, année de troubles politiques et économiques en Afrique du Sud, a vu le principal parti politique perdre le contrôle de plusieurs grandes villes après les élections municipales d’août. Les Sud-Africains ont continué de réclamer, avec véhémence et souvent violence, des services publics plus performants et des dirigeants responsables.

Sibongile Xesha - MSF Treatment For TB in South Africa
Une femme atteinte de tuberculose ultra-résistante peut venir chercher ses médicaments, dont la bédaquiline, un nouvel antituberculeux, à la clinique locale de soins primaires de Kuyasa à Khayelitsha, sans avoir à voyager plusieurs heures jusqu’à un hôpital.
Sydelle WIllow Smith/MSF

Province du KwaZulu-Natal

Dans le district d’uThungulu, qui compte 114000 habitants, Médecins Sans Frontières (MSF) gère un projet VIH/tuberculose (TB) qui vise toujours à être le premier site d’Afrique du Sud à atteindre les objectifs ambitieux 90-90-90 d’ONUSIDA.Objectifs de lutte contre le VIH approuvés à l’échelon mondial : d’ici 2020, plus de 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité, 90% des personnes diagnostiquées sont mises sous antirétroviraux (ARV) et 90% des patients sous ARV ont une charge virale indétectable. Un rapport intitulé Bending the Curves of the HIV/TB Epidemic in KwaZulu-Natal décrit l’approche communautaire adoptée par ce projet pour étendre le dépistage intégré du VIH et de la TB ainsi que l’accès au traitement du VIH et son observance. Il entend ainsi influencer la future stratégie du gouvernement sud-africain pour atteindre les objectifs de traitement 90-90-90 à l’échelon national.  En 2016, le projet a permis de dépister 56029 individus d’aider à circoncir 2’370 hommes et de distribuer plus de 1,5 million de préservatifs.

Khayelitsha

Le projet de Khayelitsha, près du Cap, développe et met en œuvre des schémas thérapeutiques pour soigner la TB-MR et des modèles de soins novateurs pour les patients coinfectés par le VIH et la TB.

En 2016, l’équipe s’est concentrée sur l’élaboration de modèles de soins pour des groupes à risque spécifiques, tels que les femmes enceintes et leurs bébés, les adolescents et les hommes. Treize clubs post-natals « Mamans et bébés », créés en partenariat avec la ville du Cap et l’ONG mothers2mothers, ont permis à des femmes d’accéder à des « guichets uniques » pour le VIH et d’autres problèmes de santé pour elles-mêmes et leurs bébés, ce qui a amélioré l’observance du traitement.

En 2016, MSF n’a cessé de plaider pour l’accès à de nouveaux médicaments pour les patients admissibles, tant à Khayelitsha que dans l’ensemble du pays. L’Afrique du Sud a accès au niveau national à la bédaquiline, un nouvel antituberculeux. À Khayelitsha, MSF a mis la plus grande cohorte nationale sous un autre antituberculeux prometteur, le délamanide : 61 nouveaux patients ont débuté ce traitement cette année. MSF aide en outre le département de la Santé du Cap occidental à offrir des « traitements renforcés » aux patients atteints de TB résistante.

Rustenburg

MSF a poursuivi son soutien au département de la Santé de la province du Nord-Ouest pour étendre l’accès des victimes de violence sexuelle aux soins à Rustenburg, dans la ceinture sud-africaine d’exploitation du platine.

Les résultats d’une enquête menée par MSF parmi 800 habitantes de Rustenburg âgées de 18 à 49 ans, ont été publiés en 2016 dans un rapport très dur, Untreated Violence, qui montre qu’une femme sur quatre dans le district de Bojanala a été violée au cours de sa vie. La moitié a connu une forme de violence sexuelle ou conjugale mais 95% d’entre elles n’ont jamais parlé de leur agression à un centre de santé.

MSF soutient trois centres de santé Kgomotso, des structures de soins primaires qui offrent un ensemble de services médicaux, juridiques et psychosociaux essentiels aux victimes de violence sexuelle, en vue de prévenir des maladies et de réduire la souffrance liée au viol. Ces centres proposent des examens médico-légaux, une prophylaxie post-exposition (PPE) pour prévenir le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, ainsi qu’un soutien psychosocial et du conseil. En 2016, 290 victimes de violence sexuelle ont été traitées et toutes celles qui étaient éligibles ont reçu des médicaments essentiels et/ou des soins psychologiques.

Outre son travail avec les autorités sanitaires provinciales à Rustenburg, MSF poursuit son travail de plaidoyer au niveau national pour que les victimes de violence sexuelle bénéficient d’un accès renforcé aux services des centres de santé.

Simphiwe Zwide - MSF Treatment For TB in South Africa.
Sydelle WIllow Smith/MSF

Modifier la législation sur les brevets

Fondée en 2011 par MSF, la coalition Fix the Patent Laws (corriger la législation sur les brevets) se compose de 32 groupes de patients et d’organisations qui font campagne pour réformer la loi sud-africaine sur la propriété intellectuelle afin de lever les obstacles à un accès national à des médicaments abordables. Après des années de pression, le département sud-africain du Commerce et de l’Industrie a publié, en juillet 2016, un nouveau cadre consultatif sur la propriété intellectuelle. En septembre, la coalition a publié un rapport intitulé Patent barriers to medicine access in South Africa, qui rassemble tous les arguments en faveur d’une réforme de la loi sur les brevets dans le pays. Cette coalition continue d’exhorter le gouvernement à accélérer cette réforme.

Stop aux ruptures de stocks

Le projet Stop aux ruptures de stocks est un consortium de la société civile soutenu par MSF et par cinq autres organisations, qui surveille la disponibilité de médicaments essentiels dans les cliniques du pays et fait pression pour une résolution rapide des ruptures de stocks et pénuries. Les communautés sont formées pour signaler ces ruptures de stocks et les autorités sanitaires nationales sont encouragées, voire exhortées, à plaider pour une réforme des circuits d’approvisionnement. En 2016, ce projet a reçu 605 signalements de ruptures de stocks via sa ligne d’appel nationale et a formé 3454 patients et militants communautaires. Il a aussi obtenu un financement de trois ans de l’Union européenne pour poursuivre ses activités actuelles.

Histoire de patient

SINETHEMBA KUSE – Sinethemba Kuse, 17 ans, de Khayelitsha, a été parmi les premiers patients mis sous délamanide

« Imaginez qu'on vous dise, juste avant Noël, que vous avez la TB-MR. Le jour même, le médecin m'a donné des comprimés et aussi une injection. Les injections étaient très douloureuses. J'avais peur de l'aiguille parce que ces injections étaient quotidiennes. Parfois je saignais et j'ai même eu des kystes. J'ai avalé beaucoup de comprimés. Je vomissais ou la tête me tournait. Plus tard, on nous a parlé d'un nouveau médicament disponible à Khayelitsha, le délamide, mais peu de malades avaient la chance de le recevoir. Dr Jenny [Hughes] de MSF a donné plus d'explications. En février 2015, j'ai commencé à le prendre. Tout ce que je peux dire c'est qu'il y a de l'espoir. J’ai misé ma vie et cela a fonctionné. Ma grand-mère et tout le monde ont commencé à voir la différence — même les amis de ma grand-mère à l’église l’ont vue. »

Sinethemba- MSF Treatment For TB in South Africa.
© Sydelle WIllow Smith/MSF

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