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L’étude de cas 'Génocide des Rwandais Tutsis 1994' examine les contraintes, questionnements et dilemmes rencontrés par Médecins Sans Frontières pendant le génocide des Rwandais tutsis en avril, mai et juin 1994. Les massacres se sont déroulés malgré la présence dans le pays, depuis plusieurs mois, de troupes des Nations unies, tandis que les États membres du Conseil de Sécurité des Nations unies tardaient à qualifier de génocide l’extermination des Tutsis, se dérobant ainsi à l’obligation d’intervention prescrite par le droit international. Médecins Sans Frontières allia alors rencontres diplomatiques et prises de parole publiques dans l’espoir de bousculer l’inertie des États.
Ces prises de position et ces engagements sont le résultat de débats, de conflits, d’oppositions entre interprétations de la situation rwandaise et du rôle de Médecins Sans Frontières face à des dilemmes majeurs.
Dilemmes et questionnements:
- Etait-il acceptable que Médecins Sans Frontières, en tant qu’organisation humanitaire, garde le silence total face à un génocide ou au contraire appelle à une intervention armée, c’est à dire à une action qui entraînerait la mort d’êtres humains ?
- Etait-il envisageable que Médecins Sans Frontières appelle les Etats à d’autres modes d’action, au risque de justifier une réponse de leur part totalement inefficace, au regard de la nature même du génocide ?
- Lancé au moment où la France proposait d’intervenir au Rwanda, l’appel de Médecins Sans Frontières ne risquai-t-il pas d’être récupéré politiquement ?