Yaoundé - Suite à la diffusion par certains médias camerounais d’allégations diffamatoires accusant Médecins Sans Frontières (MSF) de soutien actif aux groupes armés non étatiques du Nord-Ouest, nous tenons à partager la communication suivante.
“Médecins Sans Frontières rejette de la façon la plus catégorique qui soit les allégations portées à son encontre quant à un soutien aux combattants séparatistes du Nord-Ouest.
Nous affirmons avec la plus grande énergie n’avoir jamais facilité le transport d’armes, munitions ou combattants armés, et n’avoir jamais fourni d’appui logistique ou financier à aucune des parties au conflit. Au Cameroun comme partout ailleurs dans le monde, nous opérons dans le respect le plus strict de notre charte, qui nous impose d’agir dans un cadre le plus total d’indépendance, de neutralité et d’impartialité et d’appliquer une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la présence d’armes dans les structures soutenues et dans les véhicules.
MSF est l’une des ONG internationales travaillant au Cameroun depuis 35 ans, et notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2018. Depuis des mois, nous sommes en dialogue régulier avec les autorités afin de trouver une solution à la suspension de nos activités dans le Nord-Ouest. Dans ce cadre, à chaque fois que l'occasion nous en a été donnée, nous avons apporté toute la clarté sur les allégations entendues à notre encontre afin de démontrer qu’aucune collusion de MSF ne peut être établie avec aucun groupe armé, étatique ou non étatique.
Médecins Sans Frontières rejette de la façon la plus catégorique qui soit les allégations portées à son encontre quant à un soutien aux combattants séparatistes du Nord-Ouest.
Au cours de nos échanges, nous avons identifié des points d’amélioration dans la communication à avoir avec les autorités, et nous avons partagé notre vive inquiétude face aux difficultés et graves incidents auxquels nous avons fait face de la part des forces et groupes armés dans le NOSO, en violation des principes humanitaires : harcèlement, menaces de mort, ambulances victimes de tirs, de car-jacking ou stoppées de longues heures alors qu’elles transportaient des patients en état critique, et même meurtre d’un agent de santé communautaire soutenu par MSF dans le Sud-Ouest .
Au Cameroun comme partout ailleurs dans le monde, les équipes de Médecins Sans Frontières sont en contact avec toutes les forces en présence, étatiques et non-étatiques, pour assurer au maximum la sécurité de leurs équipes et des patients et garantir l’accès aux soins. Cela ne peut en aucun cas être assimilé à de la collusion avec l’une ou l’autre des parties à un conflit.
Nous tenons également à souligner avec la plus grande insistance que les allégations récemment diffusées dans certains médias mettent en danger grave et immédiat les patients ainsi que les équipes de MSF qui soutiennent l’accès aux soins de santé pour les populations vulnérables. Par le passé, de telles allégations ont alimenté des incidents graves avec des porteurs d’armes, et nous appelons dès lors chacun à la plus grande vigilance et responsabilité.
Au vu du dialogue et de la transparence totale que MSF a eus avec les autorités depuis des mois, nous demandons que les allégations diffamatoires cessent à notre encontre.
Nous demandons également, comme exprimé dans notre communiqué du 22 juin, que la suspension de nos activités soit levée dans le Nord-Ouest au vu de son impact sur la population.
Au Cameroun, comme dans d'autres pays du monde, les équipes de MSF s'efforcent d'être présentes auprès des populations les plus vulnérables, pour soutenir les systèmes de santé et apporter une aide médicale aux malades qui n'ont pas accès aux soins, aux victimes de violence, ou à celles et ceux qui ont besoin d'une aide médicale urgente.”