512,500
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41,3
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3,3
En 2017, le conflit est entré dans sa huitième année. Affectant surtout les civils, il a fait, selon les Nations Unies, plus de 1.7 million de déplacés internes au nord-est du pays. Environ 80% sont à Borno.<a href="https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/22122017_ocha_nga_humanitarian_dashboard_jan_nov2017.pdf">Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires – Tableau de bord humanitaire du Nigéria Jan.–Nov. 2017</a>, et <a href="https://www.humanitarianresponse.info/sites/www.humanitarianresponse.info/files/documents/files/19042017_ocha_nga_borno_state_displacement_profile.pdf">Matrice de suivi des déplacements dans l’État de Borno au 19 avril 2017</a> Des milliers ont été tués dans les combats et d’autres plus nombreux, des suites d’une combinaison fatale de malnutrition, de rougeole et de paludisme.
En 2017, MSF est intervenu pour enrayer la plus grande épidémie de méningite C qu’ait connue le Nigéria en 10 ans et a continué d’étendre ses programmes centrés sur les femmes et les enfants. Selon les estimations, chaque année, 58'000 femmes meurent de complications de la grossesse et de l’accouchement et un enfant sur huit meurt avant d’atteindre l’âge de cinq ans.<a href="http://www.who.int/reproductivehealth/publications/monitoring/maternal-mortality-2015/en/">Organisation mondiale de la santé, Tendances de la mortalité maternelle : 1990 à 2015</a>, et <a href="https://dhsprogram.com/pubs/pdf/fr293/fr293.pdf">Enquête démographique et sanitaire menée au Nigéria, 2013</a>
Réponse humanitaire au conflit armé dans le nord-est
Ces deux dernières années, MSF a intensifié son assistance à Borno mais l’accès aux zones détenues par les groupes d’opposition armés ou disputées par les belligérants était limité et on sait peu de choses des besoins des populations qui y vivent.
À Borno et Yobe, les équipes de MSF gèrent des programmes de nutrition pédiatriques, des campagnes de vaccination, des consultations générales et des services d’appui aux urgences, à la maternité, à l’unité de pédiatrie et à d’autres services hospitaliers. De plus, elles assurent des activités en santé mentale, surveillent les besoins en nourriture, eau et abris, et interviennent en cas d’épidémies.
Le déploiement massif d’aide a permis de stabiliser la situation nutritionnelle générale à Maiduguri, la capitale de l’État de Borno. Mais il reste des zones vulnérables. Dans certaines enclaves contrôlées par l’armée, des restrictions de mouvement entravent les activités agricoles ou de pêche, ce qui rend les habitants très dépendants de l’aide humanitaire. Les équipes de MSF ont distribué de la nourriture, dépisté la malnutrition et soigné plus de 35'700 enfants malnutris dans les centres de nutrition thérapeutique en ambulatoire et hospitalisation de MSF à Borno et Yobe. Au total, MSF a admis 11'842 enfants de moins de cinq ans dans ces deux États.
Des soins primaires et secondaires ont été fournis aux déplacés dans des structures fixes à Maiduguri, Damboa, Benisheik, Gwoza, Monguno, Ngala, Pulka, Rann, Damaturu, Kukerita et Jakusko. De plus, des cliniques mobiles ont été déployées dans les villes enclavées de Bama, Banki, Damasak et Dikwa pour améliorer l’approvisionnement en eau et l’assainissement, et assurer des consultations médicales. En fin d’année, les activités de Benisheik et Jakusko ont été transférées à d’autres organisations. À Jakusko, MSF a soigné plus de 20'200 enfants de moins de 15 ans atteints de paludisme.
À Maiduguri, l’équipe a transféré son programme de santé maternelle et infantile de Maimusari et Bolori, au ministère de la Santé, et fermé le centre de nutrition thérapeutique intensif. Mais MSF axe toujours son action sur les enfants et a ouvert un hôpital pédiatrique doté d'une unité de soins intensifs sur le même site.
En 2017, MSF a reçu plus de 400'000 consultations ambulatoires au nord-est du Nigéria. Ses équipes ont assisté plus de 9'000 accouchements, soit près du double par rapport à 2016. Elles ont aussi vacciné des enfants contre la rougeole, la pneumonie pneumococcique et d'autres maladies évitables.
En janvier, le bombardement de la ville isolée de Rann, où MSF gère une structure de santé, a fait au moins 90 morts, dont trois collaborateurs de MSF, et de nombreux blessés. L'armée nigériane a admis sa responsabilité dans cette attaque, déclarant qu'il s'agissait d'une erreur.
Lutte contre des épidémies
MSF a soutenu le ministère de la Santé en réponse à une épidémie de méningite, et a fourni dans les zones les plus touchées – les États de Sokoto, Zamfara, Yobe et Katsina – du personnel, du matériel médical, des formations et un appui au dépistage et à la prise en charge des cas. À Sokoto, MSF gère une structure de 200 lits et a soutenu une campagne de vaccination, qui a atteint plus de 278'000 habitants de Sokoto et Yobe.
MSF continue la surveillance des maladies épidémiques, telles que la méningite, la rougeole, le choléra et la fièvre de Lassa. D'août à novembre, une équipe est intervenue lors d’une épidémie de choléra à Maiduguri, Monguno et Mafa, et a géré trois centres et une unité de traitement de la maladie. En 2017, plus de 4'000 patients atteints ont été soignés au Nigéria.
MSF a aussi fourni de l’eau et des services d'assainissement aux réfugiés camerounais dans l'État de Cross River.
Soins en santé maternelle et infantile
MSF gère une maternité et une unité de néonatalogie à l'hôpital général de Jahun, dans l'État de Jigawa. En 2017, une grande part des 1'000 femmes admises chaque mois souffraient de complications obstétricales telles que l'éclampsie. MSF a soigné 325 femmes atteintes d'une fistule vésico-vaginale. Cette pathologie causée par un travail prolongé requiert une chirurgie complexe. Pour réduire les complications de la grossesse, les équipes aident les services d'obstétrique de base dans les centres de santé.
À Sokoto, MSF soutient toujours le projet de chirurgie reconstructive à l'hôpital pour enfants atteints de noma et d'autres pathologies. Outre la chirurgie, l'équipe assure des soins pré- et postopératoires, et offre un conseil en santé mentale. En 2017, 301 interventions ont été pratiquées sur 243 patients atteints de noma.
Dans l'État de Rivers, MSF a ouvert, en partenariat avec le ministère de la Santé, une deuxième clinique à Port Harcourt pour offrir des soins intégrés aux victimes de violence sexuelle. Des activités de terrain et de sensibilisation communautaire ont aussi été organisées dans les écoles, les postes de police et via les médias.
Prise en charge du saturnisme dans les États de Zamfara et Niger
Dans l'État de Zamfara, MSF soigne des enfants atteints de saturnisme depuis 2010. En 2017, les équipes ont travaillé dans cinq cliniques de terrain à Abare, Bagega, Dareta, Yargalma et Sumke, et dans le service d'hospitalisation pédiatrique de l'hôpital général d'Anka.
Après une flambée de saturnisme dans l'État de Niger en 2015, MSF a travaillé avec les mineurs, pour rendre les activités d’extraction plus sûres en réduisant l'exposition des mineurs au plomb et la contamination hors site. En 2017, des projets pilotes similaires ont été lancés à Zamfara. Ces projets assurent aussi le dépistage et la prise en charge du saturnisme chez les enfants et ont soigné 433 patients en 2017.
À Onitsha, dans l'État d'Anambra, MSF a ouvert un nouveau projet de lutte contre le paludisme à travers des activités centrées sur l'eau, l'assainissement et le contrôle vectoriel. Le projet fournit aussi une aide aux structures de santé locales.