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Depuis la mise en œuvre de l'accord UE-Turquie en mars 2016, des milliers de migrants sont bloqués pour une durée indéterminée dans cinq centres d’accueil sur les îles de Lesbos, Chios, Samos, Kos et Leros en mer Égée. Ils y sont forcés de vivre dans des conditions inhumaines et dégradantes en attendant une décision sur leur demande d'asile. En 2019, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont mené près de 46’600 consultations ambulatoires en Grèce.
Au deuxième semestre 2019, la situation humanitaire dans ces cinq centres s'est rapidement détériorée, tandis que le nouveau gouvernement grec a adopté une nouvelle loi, plus stricte sur la protection internationale, qui restreint encore les possibilités des demandeurs d'asile à bénéficier de soins, autorise la détention de mineurs et ne reconnaît plus le stress post-traumatique comme un facteur de vulnérabilité. En conséquence, même les personnes particulièrement vulnérables doivent vivre pendant de longues périodes dans des conditions précaires, ce qui aggrave encore leurs problèmes médicaux et psychologiques.
Sur l'île de Lesbos, nous avons continué d’offrir des soins généraux et en santé mentale aux mineurs dans une clinique pédiatrique près du camp de Moria, et des services en santé sexuelle et génésique aux femmes enceintes. À Mytilène, nous avons soigné des victimes de torture et violence sexuelle, ainsi que des patients souffrant de graves troubles de santé mentale liés à des traumatismes vécus dans leur pays d'origine ou durant leur périple vers la Grèce, ou au stress et à l'insécurité en lien avec leur situation au camp de Moria.
En réponse à l'afflux massif de migrants sur Samos, nous avons intensifié nos activités et mis en place un système d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement pour ceux qui vivent autour du centre d'accueil officiel. Il s’agit de la première phase d'une intervention qui comprendra la construction de douches pour prévenir les pénuries d'eau et une mauvaise hygiène. Près du camp, nous gérons un centre de jour offrant soutien en santé mentale et soins en santé sexuelle et génésique.
Sur Chios, nous fournissons des soins généraux, en santé sexuelle et génésique et en santé mentale, une aide sociale, des services de médecine du voyage pour les résidents du camp de Vial, ainsi que de la médiation culturelle à l'hôpital local.
À Athènes, nous gérons deux cliniques pour répondre aux besoins spécifiques des migrants. La première, un centre de jour, offre des soins en santé sexuelle et génésique, un soutien en santé mentale, le traitement de maladies chroniques et complexes, une aide sociale et juridique ainsi qu'un service de médecine du voyage pour ceux qui projettent de continuer leur périple au-delà de la Grèce. La deuxième offre des soins complets aux victimes de torture et d'autres formes de violence. Gérée en collaboration avec deux autres organisations, le Centre de jour Babel et le Conseil grec pour les réfugiés, elle applique une approche multidisciplinaire, couvrant soins médicaux et psychologiques, physiothérapie et aide sociale et juridique.