Le choléra est une infection gastro-intestinale aiguë d’origine hydrique, causée par la bactérie Vibrio cholerae. Elle est transmise par l’eau ou la nourriture contaminée, ou par contact direct avec des surfaces contaminées. Dans les régions où il n’est pas endémique, le choléra peut déclencher de grandes épidémies et se propager rapidement. La plupart des individus ne développeront pas la maladie ou ne souffriront que d’une infection légère. Mais parfois, la maladie peut être sévère et provoquer de fortes diarrhées aqueuses et des vomissements pouvant entraîner une déshydratation sévère et la mort en quelques heures après l’apparition des symptômes. Le traitement – une solution de réhydratation administrée oralement ou en perfusion – vise à remplacer immédiatement les fluides et les sels éliminés. Le choléra sévit particulièrement dans les régions densément peuplées privées d’installations sanitaires et d’eau potable.
Dès que l’on soupçonne un foyer, les patients sont pris en charge dans des centres où des mesures de prévention sont mises en place pour éviter toute nouvelle transmission de la maladie. Des mesures d’hygiène strictes doivent être appliquées et une grande quantité d’eau potable doit être disponible. Il existe un vaccin oral à la fois en prévention et en réponse aux épidémies.
En 2019, MSF a traité 47’000 patients contre le choléra.
La première priorité de MSF est l’aide médicale. Mais dans les contextes d’urgence, les équipes distribuent souvent du matériel de secours indispensable à la survie des populations, tels que vêtements, couvertures, literie, abris, matériel de nettoyage et d'hygiène, ustensiles de cuisine, et combustible. Souvent, ce matériel est distribué sous forme de kits. Les kits « cuisine » contiennent réchaud, casseroles, assiettes, tasses, couverts et un bidon l’eau afin qu’une famille puisse préparer des repas. Les kits « hygiène » incluent savon, shampoing, brosses à dents, dentifrice et lessive.
Quand les populations sont sans abri, et qu’il n’y a pas de matériaux disponibles localement, MSF distribue des équipements d’urgence (cordes et bâches ou tentes) pour donner un toit à chaque famille. Dans les climats froids, MSF fournit des tentes plus solides ou essaie de trouver des structures plus permanentes.
En 2019, MSF a fournit des kits de secours à 346’900 familles.
Eau potable et assainissement sont indispensables aux activités médicales. Les équipes de MSF s'assurent de l'existence d'un système d'approvisionnement en eau potable et de gestion des déchets dans toutes les structures de santé où nous travaillons.
Dans les contextes d’urgence, MSF participe à l’approvisionnement en eau potable et à l’installation de systèmes d’assainissement adéquats. L’eau potable et l’élimination des déchets sont en effet des priorités. Quand il n’y a aucune source d’eau potable à proximité, MSF achemine l’eau par camions citernes et organise des campagnes d’information pour promouvoir l’utilisation d’installations sanitaires et garantir de bonnes pratiques d’hygiène.
Apparu pour la première fois en 1976, Ebola se transmet par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, y compris quand elles sont décédées, et les surfaces contaminées par ces fluides. Son origine est inconnue mais les chauves-souris sont considérées comme l’hôte probable. MSF est intervenue dans presque toutes les épidémies d’Ebola signalées ces dernières années. Mais avant 2014, celles-ci étaient circonscrites géographiquement et frappaient plutôt des zones reculées. Le taux de mortalité varie de 25 à 90%. Les premiers symptômes ressemblent à ceux de la grippe, suivis de vomissements et de diarrhées, des symptômes communs à des nombreuses maladies. À mesure que la maladie progresse, certaines personnes développent des hémorragies et meurent. Malgré sa dangerosité, ce virus est fragile et est aisément détruit par le soleil, la chaleur, l’eau de javel, le chlore, voire du savon et de l’eau. Deux vaccins expérimentaux sont disponibles pour protéger le personnel de santé et les contacts des personnes infectées. Des traitements antiviraux ont également été testés à titre compassionnel et expérimental au cours d’épidémies. Autrement, la prise en charge des patients se limite à l’hydratation et au traitement des symptômes tels que la fièvre et les nausées.
La prévention de la transmission est cruciale. C’est pourquoi les patients sont soignés dans des centres de traitement Ebola qui appliquent des procédures strictes de prophylaxie. Par ailleurs, identifier les personnes avec lesquelles les patients ont été en contact pendant la maladie et procéder à des inhumations sans risque sont des priorités. Des activités de promotion de la santé sont organisées dans les communautés pour les sensibiliser à la menace de la maladie, et expliquer comment s’en protéger et ce qu’il faut faire si des symptômes apparaissent.
En 2019, MSF a traité 910 personnes souffrant de fièvres hémorragiques, dont Ebola.
L’hépatite C est une maladie du foie causée par le virus de l’hépatite C (VHC) véhiculé par le sang. La maladie se transmet principalement par des pratiques d’injections à risque, la réutilisation ou la stérilisation insuffisante de matériel médical et la transfusion de sang ou de produits sanguins non testés.
Le virus peut provoquer une infection aiguë ou chronique, qui varie de symptômes bénins pendant quelques semaines à une maladie grave à vie. Les personnes infectées sont souvent asymptomatiques pendant de nombreuses années bien qu’en cas d'infection aiguë, elles peuvent présenter de la fièvre, de la fatigue, une perte d'appétit, des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, des urines sombres, des douleurs articulaires et une jaunisse.
On estime à 71 millions le nombre de porteurs chroniques du virus de l'hépatite C. La maladie tue environ 400'000 personnes chaque année, en grande majorité dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où les populations ont peu, voire aucun accès au diagnostic et au traitement. L'hépatite C est présente dans le monde entier mais les régions et pays les plus touchés sont l'Asie centrale et orientale, l'Égypte, la Chine et le Pakistan.
Ces dernières années, de nouveaux médicaments appelés antiviraux à action directe (AAD) ont été mis au point. Ils permettent de traiter la maladie en trois mois, par voie orale, avec peu d'effets secondaires. Ces nouveaux médicaments sont très efficaces, et plusieurs combinaisons thérapeutiques présentent des taux de guérison supérieurs à 95%. Mais ils peuvent être très chers dans les pays à revenu élevé et intermédiaire. Un traitement de trois mois coûte plus de 100'000 dollars US dans les pays riches, il reste inabordable pour beaucoup, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire. En utilisant des AAD génériques, MSF a pu garantir un prix spécial de 75 dollars US par traitement dans la plupart de ses projets.
En 2019, MSF a mis 10’000 patients dans 11 pays sous traitement contre l’hépatite C.
Largement méconnu dans les pays riches (bien qu’il soit également présent dans le bassin méditerranéen), le kala-azar, un terme hindi signifiant « fièvre noire », est une maladie parasitaire tropicale transmise par la piqûre de certains types de phlébotomes. Selon les estimations, il y aurait de 50’000 à 90’000 cas par an, dont 90% se concentrent au Brésil, en Éthiopie, en Inde, au Kenya, en Somalie, au Soudan du Sud et au Soudan, où cette maladie est endémique. Le kala-azar se caractérise par de la fièvre, une perte de poids, une hypertrophie du foie et de la rate, de l’anémie et des déficiences du système immunitaire. Sans traitement, le kala-azar est presque toujours mortel.
En Asie, des tests rapides permettent de le diagnostiquer. Ces tests ne sont toutefois pas suffisamment sensibles pour l’Afrique, où le diagnostic requiert souvent l’examen au microscope de prélèvements de la rate, de la moelle osseuse ou des ganglions. Ces procédures invasives et pénibles exigent des ressources rarement disponibles dans les pays en développement.
Aujourd’hui, l’amphotéricine B liposomale utilisée seule ou en combinaison avec un autre médicament s’impose comme le traitement de première intention en Asie. Bien qu’elle soit plus sûre et prescrite sur une période plus courte que les traitements précédents, son administration par voie intraveineuse demeure un obstacle à une utilisation dans les centres de soins de santé primaires. La miltefosine, un médicament administré oralement, est souvent ajoutée pour optimiser le traitement chez les patients. En Afrique, la meilleure option thérapeutique reste un traitement combinant antimoniés pentavalents et paromomycine. Mais elle est toxique et requiert des injections nombreuses et douloureuses. D’autres traitements combinés sont en cours de développement.
La co-infection kala-azar/VIH pose également un défi majeur. Car, ces deux maladies s’influencent mutuellement en un cercle vicieux à mesure qu’elles attaquent et affaiblissent le système immunitaire.
En 2019, MSF a traité 1’970 patients souffrant de kala-azar.
Couramment appelée maladie du sommeil, la trypanosomiase humaine africaine est une maladie parasitaire transmise par la mouche tsé-tsé qui affecte l’Afrique subsaharienne. Au dernier stade, la maladie attaque le système nerveux central, provoquant des troubles neurologiques graves, et la mort lorsqu’elle n’est pas soignée. Plus de 98% des cas signalés sont causés par le parasite Trypanosoma brucei gambiense, présent en Afrique centrale et occidentale. Entre 1999 et 2018, le nombre de nouveaux cas recensés a chuté de 96%, passant d’environ 28’000 à 977.
Au premier stade, la maladie est relativement aisée à soigner mais difficile à diagnostiquer car les symptômes, tels que fièvre et affaiblissement, sont aspécifiques. Au deuxième stade, le parasite envahit le système nerveux central et commence à provoquer des symptômes neurologiques ou psychiatriques, tels que mauvaise coordination des mouvements, confusion, convulsions et troubles du sommeil. À ce stade, trois tests de laboratoire différents sont nécessaires, dont une ponction lombaire, pour poser un diagnostic précis.
Le fexinidazole est un nouveau traitement développé par la Drugs for Neglected Diseases initiative (DNDi). Premier traitement oral efficace aux deux stades de la maladie, il a été autorisé fin 2018 et est progressivement mis à disposition. En attendant, la bithérapie NECT combinant le nifurtimox et l’éflornithine, développée en 2009 par MSF, la DNDi et Epicentre, est un traitement sûr et très efficace, mais complexe.
En 2019, MSF a traité 48 personnes souffrant de la maladie du sommeil.
Deux des causes les plus immédiates de la malnutrition sont une consommation réduite de nourriture et/ou de nutriments essentiels et des épisodes répétés de maladie qui ne sont pas traités. Les enfants de moins de cinq ans, les adolescents, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes âgées et les malades chroniques (par exemple les personnes atteintes du VIH, de la tuberculose ou du diabète) sont les plus vulnérables à la malnutrition.
La malnutrition aiguë chez les enfants est généralement définie de deux façons : elle peut être calculée à partir d'un ratio utilisant le poids et la taille, le poids et l'âge, ou en mesurant le périmètre brachial à mi-hauteur (MUAC). Différentes mesures sont utilisées selon les groupes d'âge. Elles permettent de déterminer si les enfants souffrent de malnutrition aiguë modérée ou sévère. Leur état clinique et leur appétit sont ensuite évalués pour savoir s'ils doivent être hospitalisés ou recevoir des soins ambulatoires.
Dans les cliniques ambulatoires, MSF utilise des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (ATPE) ainsi que des traitements médicaux de soutien. Idéalement, les aliments locaux devraient être utilisés pour traiter la malnutrition. Mais parce que les ATPE se conservent longtemps et ne nécessitent aucune préparation, ces produits nutritionnels peuvent être employés dans toutes sortes de contextes et permettent le traitement à domicile des patients souffrant de malnutrition, sauf en cas de complications sévères. Les enfants malnutris souffrant de complications médicales sont traités à l'hôpital où ils reçoivent des laits thérapeutiques destinés à stabiliser leur métabolisme et des médicaments pour soigner leurs autres maladies. Face au risque de malnutrition sévère, MSF adopte une approche préventive, soit des activités nutritionnelles qui couvrent les personnes à risque et empêchent que leur état ne se détériore davantage.
En 2019, MSF a admis 76’400 enfants souffrant de malnutrition dans un programme nutritionnel hospitalier et enregistré 109’300 admissions dans un programme nutritionnel en ambulatoire.
La méningite à méningocoque est une infection bactérienne des méninges, les fines membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Les symptômes apparaissent entre un et quatre jours après l’infection. Elle peut causer des maux de tête soudains et intenses, de la fièvre, des nausées, des vomissements, une sensibilité à la lumière et une raideur du cou. L’infection peut progresser rapidement et provoquer la mort dans les heures qui suivent l’apparition des symptômes. Même traités, jusqu’à 10% des malades décèdent, et jusqu’à 50% des personnes infectées meurent si elles ne sont pas soignées. De 10 à 20% des survivants gardent des séquelles à vie, telles que la surdité, une déficience intellectuelle et l’épilepsie.
On connait six souches de la bactérie Neisseria meningitidis (A, B, C, W135, Y et X) susceptibles de provoquer la méningite. Des porteurs sains ne présentant aucun symptôme peuvent transmettre la maladie en toussant ou en éternuant. Les cas suspects sont diagnostiqués par l'examen d’un échantillon de liquide céphalo-rachidien et traités avec des antibiotiques spécifiques.
La méningite est présente partout dans le monde mais la plupart des infections et décès surviennent en Afrique, en particulier dans la « ceinture de la méningite », une zone qui traverse le continent d’est en ouest, de l’Éthiopie au Sénégal. Avant l'introduction d'un vaccin conjugué anti-méningococcique A en 2010, les épidémies étaient principalement causées par le méningocoque A. La première épidémie de méningite C d’ampleur a éclaté au Niger et au Nigéria en 2015. Les vaccins conjugués efficaces contre plusieurs souches (ACWY) connaissent une grave pénurie et sont très chers. C’est pourquoi il n’est pas possible de les utiliser dans de larges campagnes de vaccination. Un nouveau vaccin conjugué contre les souches ACWYX est en cours de développement. Il devrait être disponible à un prix abordable en 2021 ou 2022.
En 2019, MSF a vacciné 197’700 personnes en réponse à des épidémies de méningite.
Le paludisme est transmis par des moustiques infectés. Il provoque fièvre, douleurs articulaires, frissons, maux de tête, vomissements répétés, convulsions et coma. Sa forme sévère, presque toujours causée par le Plasmodium falciparum, atteint les organes et est mortelle en l'absence de traitement. Les recherches de terrain menées par MSF ont contribué à prouver que la polythérapie à base d’artémisinine (ACT) est actuellement le traitement le plus efficace contre le Plasmodium falciparum. MSF a également piloté l'utilisation d'artésunate injectable pour le traitement du paludisme grave dans de nombreux pays.
Les moustiquaires imprégnées d'insecticide de longue durée sont des outils importants de lutte contre le paludisme. Dans les zones endémiques, MSF privilégie la distribution de moustiquaires aux femmes enceintes et aux enfants de moins de cinq ans, qui sont les plus vulnérables et les plus touchés par le paludisme grave, et leur explique comment les utiliser.
Depuis 2012, MSF est également très impliquée dans des stratégies de prévention, comme la « chimioprévention du paludisme saisonnier » (CPS), basées sur l'utilisation de médicaments antipaludéens, mise en œuvre au Sahel. Les enfants de moins de cinq ans reçoivent un antipaludéen oral chaque mois pendant les trois à quatre mois du pic saisonnier de la maladie.
En 2019, MSF a soigné 2’638’200 cas de de paludisme.
Les actions de promotion de la santé visent à améliorer la santé et à encourager une utilisation efficace des services de santé. La promotion de la santé est un processus d’échange : il est aussi important de comprendre la culture et les pratiques d’une communauté que de transmettre des informations.
Lors d’épidémies, MSF explique aux populations comment la maladie se transmet, comment la prévenir, quels sont les symptômes et que faire lorsqu’une personne est malade. Par exemple, lors d’une réponse à une épidémie de choléra, les équipes insistent sur l’importance de bonnes pratiques d'hygiène car la maladie se transmet par l'eau ou les aliments contaminés, ou par contact direct avec des surfaces contaminées.
La rougeole est une maladie virale hautement contagieuse. Les symptômes (forte fièvre, éruption cutanée, écoulement nasal, toux et infection oculaire) apparaissent en moyenne 10 jours après l’exposition au virus. Il n’existe pas de traitement spécifique : les patients reçoivent de la vitamine A pour prévenir les complications oculaires, des antibiotiques pour prévenir les infections respiratoires, et un soutien nutritionnel. La prise en charge peut également comprendre le traitement des stomatites (infection virale de la bouche) et de la déshydratation.
Dans les pays à revenu élevé, la plupart des personnes infectées guérissent en deux ou trois semaines, et le taux de mortalité est faible. En revanche, dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le taux de mortalité peut atteindre 10%, voire même 20% lorsque les épidémies éclatent dans des contextes où l’accès aux soins est limité. La mort survient le plus souvent à la suite de complications respiratoires telles que la pneumonie, les diarrhées et les stomatites qui entraînent la malnutrition, et plus rarement de complications neurologiques telles que les encéphalites (inflammation du cerveau).
Il existe un vaccin efficace et abordable contre la rougeole et de larges campagnes de vaccination ont permis de réduire significativement la morbidité et la mortalité liées à la rougeole. Toutefois, de nombreuses personnes restent vulnérables à la maladie, en particulier dans les pays où le système de santé est déficient, où les épidémies sont fréquentes et où l’accès aux services de santé est limité.
En 2019, MSF a conduit 1’320’100 vaccinations en réponse à des épidémies de rougeole.
Les soins obstétricaux et néonatals d’urgence occupent une place importance dans les activités de MSF. Les équipes médicales assistent les accouchements et pratiquent des césariennes lorsque c’est nécessaire et faisable. Les mères et les nouveau-nés reçoivent des soins appropriés pendant et après l’accouchement.
Dans nombre de ses programmes à long-terme, MSF propose des soins de santé maternelle plus poussés. Plusieurs visites pré- et post-natales sont recommandées et, selon le contexte, elles comprennent la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant. La contraception y est offerte et les soins liés à l’avortement médicalisé y sont disponibles. Le besoin d’une prise en charge médicale de l’interruption de grossesse est avéré : en 2019, MSF a traité 25’800 femmes et filles souffrant de complications et problèmes imputables à une tentative d'avortement non médicalisé. Nous avons aussi fourni un avortement médicalisé à plus de 21’500 femmes et filles, qui ont demandé à mettre un terme à leur grossesse.
La présence de personnel qualifié pendant les accouchements et les soins postnatals précoces contribue à prévenir les fistules obstétricales, une problématique médicale stigmatisante qui cause une incontinence chronique. MSF réalise la réparation chirurgicale des fistules dans des régions parmi les plus isolées.
Depuis 2012, MSF dépiste et traite les cas de cancer du col de l’utérus dont la cause principale est le papillomavirus humain qui touche particulièrement les femmes séropositives.
En 2019, MSF a assisté 329'900 naissancess dont 27’300 par césarienne.
Les soins en santé mentale désignent tout type d'activité visant à protéger ou à promouvoir le bien-être mental des communautés, à prévenir le développement de troubles mentaux et à traiter ou atténuer la souffrance psychologique des personnes souffrant de problèmes et de troubles de santé mentale, tout en améliorant leur capacité à continuer d'accomplir les activités quotidiennes de la vie.
Ces objectifs sont atteints en aidant les personnes à utiliser leurs forces, à développer leurs stratégies d'adaptation individuelles et collectives, à se reconnecter à leurs réseaux de soutien et à gérer leurs émotions, par des interventions individuelles, de groupe, familiales et communautaires. Ces interventions consistent en conseil, soutien psychologique, médicaments et autres activités psychosociales.
Les personnes victimes de catastrophes naturelles ou d'origine humaine, d'épidémies, de guerres et de conflits présentent un risque accru de souffrir de détresse et de troubles mentaux. C'est pourquoi les soins en santé mentale constituent une partie essentielle des interventions de MSF.
En 2019, MSF a assuré 400’200 consultations individuelles de santé mentale et 104’200 sessions de groupe.
Un tiers de la population mondiale est actuellement porteuse du bacille de la tuberculose (TB), mais il s’agit d’une forme latente de la maladie qui est asymptomatique et n'est pas transmissible. Certains développent une TB aiguë en raison d’un système immunitaire déficient. Chaque année, plus de 10 millions de personnes développent la forme active de la TB et 1,6 million en meurent.
La TB se transmet via l’air ambiant lorsque les personnes infectées toussent ou éternuent. Toutes les personnes infectées ne tombent pas malades mais 10% développent la maladie à un moment ou à un autre de leur vie. La TB affecte la plupart du temps les poumons. Elle provoque toux persistante, fièvre, perte de poids, douleurs dans le thorax et essoufflement en phase terminale. L’incidence de la TB est beaucoup plus élevée parmi les séropositifs, chez qui elle constitue la principale cause de décès.
Le diagnostic de la TB est posé par l’analyse d’échantillons d’expectorations difficiles à prélever chez les enfants. MSF utilise maintenant un test moléculaire capable de donner des résultats dans un délai de deux heures et de détecter un certain niveau de résistance aux médicaments. Mais ce test est cher et il requiert toujours un échantillon d’expectorations ainsi qu’une source fiable d’électricité.
Le traitement de la TB sans complications dure au minimum six mois. Lorsque les patients sont résistants aux deux antibiotiques de première intention les plus puissants (l’isoniazide et la rifampicine), on parle de TB multirésistante (TB-MR). La TB-MR n’est pas incurable mais le traitement requis est particulièrement pénible. Il dure jusqu’à deux ans et entraîne de nombreux effets secondaires. La tuberculose ultrarésistante (TB-UR) est diagnostiquée lorsque les patients traités pour une TB-MR s'avèrent résistants aux médicaments de deuxième intention. Les options de traitement de la TB-UR sont très limitées. Deux nouvelles molécules, la bédaquiline et le délamanide, peuvent améliorer les résultats du traitement chez les patients atteints de souches résistantes, mais leur disponibilité est actuellement limitée.
En 2019, MSF a mis 18’800 patients sous traitement, dont 2’000 cas de TB résistante.
La vaccination est l’une des interventions médicales les plus efficaces et rentables en termes de santé publique. Ainsi, selon l’Organisation mondiale de la santé, administrer la série de vaccins recommandés par l’OMS et MSF permet d’éviter 2 à 3 millions de morts chaque année. Il s’agit actuellement du BCG (contre la tuberculose), du DTC (contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche), du vaccin conjugué antipneumococcique, et des vaccins contre la poliomyélite, l’hépatite B, l’Haemophilius influenzae type b (Hib), le rotavirus, la rougeole, la rubéole, la fièvre jaune et le papillomavirus humain, bien que tous ne soient pas recommandés partout.
Dans les pays où la couverture vaccinale est généralement faible, MSF s’efforce d’offrir des vaccinations de routine aux enfants de moins de cinq ans dans le cadre de ses programmes de soins de santé primaire. La vaccination est également un élément clé de la réponse de MSF aux épidémies de rougeole, de choléra, de fièvre jaune et de méningite. Dans les contextes de crises humanitaires, qui entraînent souvent des déplacements de population ou la dégradation rapide des conditions de vie et de santé, MSF organise des campagnes d’immunisation de masse pour réduire la charge des maladies évitables par la vaccination, et diminuer les risques d’épidémies, notamment de rougeole ou de choléra.
En 2019, MSF a réalisé 2’271’900 vaccinations de routine.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) se transmet par le sang et les fluides corporels. Il détruit progressivement le système immunitaire – en général sur 3 à 15 ans, le plus souvent 10 ans – pour provoquer le syndrome d'immunodéficience acquise ou sida. À mesure que l'immunodéficience progresse, les patients commencent à souffrir d’infections opportunistes. La plus courante, la tuberculose, est (souvent) mortelle.
Un simple test sanguin permet de confirmer la séropositivité mais beaucoup de personnes vivent des années sans symptômes en ignorant avoir été infectées. Des combinaisons de médicaments connus sous le nom d’antirétroviraux (ARV) combattent le virus et permettent aux patients de vivre plus longtemps en bonne santé et sans dégradation rapide de leur système immunitaire. Les ARV réduisent également de manière significative la probabilité de la transmission du virus.
Outre les traitements, les programmes de MSF pour la prise en charge intégrée du VIH/sida assurent en général des activités de promotion de la santé et de sensibilisation, la distribution de préservatifs, le dépistage du VIH, le conseil psychosocial et la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME). La PTME consiste à administrer des ARV à la mère pendant et après la grossesse, pendant l’accouchement et l’allaitement, et au nouveau-né juste après sa naissance.
En 2019, 144’800 personnes étaient sous traitement ARV de première ou deuxième intention sous supervision directe de MSF ou dans un programme soutenu par MSF.
Des actes de violence sexuelle sont commis dans toutes les sociétés, en toute circonstance et en tout temps. L’instabilité aggrave souvent la violence, y compris la violence sexuelle. Particulièrement complexe et stigmatisante, cette forme de violence a des conséquences à long terme et fait courir des risques importants pour la santé physique et psychologique.
MSF offre aux victimes de violence sexuelle un traitement préventif des maladies sexuellement transmissibles (VIH, syphilis et gonorrhée), ainsi qu’une vaccination contre le tétanos et l’hépatite B. La prise en charge comprend également systématiquement le traitement des blessures physiques, un soutien psychologique, et la prévention et la gestion des grossesses non désirées. De plus, MSF fournit un certificat médical.
La prise en charge médicale est centrale dans la réponse qu’apporte MSF à la violence sexuelle. Pour autant, la stigmatisation et la peur dissuadent beaucoup de victimes de venir consulter. Une approche proactive est nécessaire pour informer les populations des conséquences médicales de la violence sexuelle et des soins disponibles. Là où MSF enregistre un grand nombre de victimes, notamment en zones de conflit, le plaidoyer vise à sensibiliser les autorités locales, ainsi que les forces armées lorsqu’elles sont impliquées dans ces violences.
En 2019, MSF a fourni une prise en charge médicale à 28’800 victimes de violence sexuelle.