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Vidéos Prises de parole publiques: MSF et le Darfour 2003-2009

hmd.org.uk

Mukesh Kapila était coordinateur de l'ONU au Soudan et avait assisté au début du génocide au Darfour. En avril 2004, il avait alerté les médias internationaux.

Vidéo en anglais

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Video

Mukesh Kapila, UN Humanitarian Coordinator for Sudan in April 2004 memories on Darfur crisis

Holocaust Memorial Day Trust

9 septembre 2004
Le secrétaire d'État américain, Colin Powell, prononce un discours sur la crise au Darfour (Soudan) devant la Commission des affaires étrangères du Sénat. Il déclare qu'un génocide a eu lieu et pourrait encore se poursuivre au Darfour, et que le gouvernement soudanais et les Jangaweed en portent la responsabilité. Il ajoute que le Soudan, faisant partie des états signataires de la Convention sur le génocide, est tenu, en vertu de cette convention, de prévenir et de punir les actes de génocide.

C-SPAN. Vidéo en anglais

c-span.org

14 juillet 2004
Discours prononcé par Elie Wiesel lors du Sommet Urgence Darfour, organisé au Graduate Center de la ville de New York, l'American Jewish World Service et le United States Holocaust Memorial Museum. Dans ce discours il déclare que le monde ne doit pas rester indifférent à la situation au Darfour et appelle à une intervention au Soudan pour aider les victimes.

Vidéo en anglais

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c-span.org

30 avril 2006
La coalition « Save Darfur » organise à Washington, D.C. un rassemblement pour mettre fin au génocide au Darfour. Durant cet évènement, Samantha Power, Professeur de pratique des droits de l'homme à l’Université de Harvard, déclare que c’est la première fois dans l'histoire d'un génocide qu'un auteur sait que l'Amérique le surveille.

Vidéo en anglais

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Journaliste
Bonjour. Aujourd'hui, nous allons parler de l'arche de Zoé et des conséquences que va avoir cette affaire sur les organisations humanitaires. Pour en parler avec nous, Rony Brauman. Bonjour. D'abord, Rony, dites-nous un petit peu, qu'est-ce que vous pensez du verdict qui va être confirmé le 28 janvier ? Est-ce que vous pensez que c'est une peine trop lourde, pas assez ? Les membres de l'organisation de l'Arche de Zoé vont écoper de huit ans à peu près ?

Rony Brauman
Oui, ils vont prendre huit ans parce que je crois, pour avoir entendu plusieurs magistrats en parler de façon technique, je crois qu'il n'y a absolument aucune marge de manœuvre. Ils ne peuvent qu'adapter la peine, la convertir selon le droit français. Et donc, les huit ans vont être assurément confirmés. C'est une peine lourde dans la mesure où il n'y a pas mort d'homme. Si je puis dire, les enfants n'étaient pas enlevés pour être torturés. Et puis, en plus, ils ont finalement été stoppés dans leur élan. Donc, cette peine est tout de même relativement lourde. Mais je pense que ce qui est surtout injuste dans cette peine, c'est l'égalisation des responsabilités parmi tous les membres. Avoir confondu ceux qui ont pris l'initiative, qui ont choisi de fabriquer de faux papiers, de dissimuler de façon délibérée et consciente leur action et ceux qui se sont contentés de suivre sans avoir l'ensemble des éléments en main. Je pense notamment au logisticien, à l'infirmière. Il me semble que la confusion des responsabilités et l'égalisation des peines est le principal élément injuste de cette condamnation.

Journaliste
Comment vous décryptez un petit peu l'affaire de l'Arche de Zoé ? Est-ce que pour vous, c'est symptomatique d'une dérive des organisations humanitaires ou alors est-ce que c'est un cas exceptionnel ?

Rony Brauman
Non, ce n'est ni l'un ni l'autre. Je crois que c'est symptomatique de la dérive d'un certain style d'humanitaire. Il faut, pour comprendre ce qui se passe, faire des distinctions entre différentes formes d'actions humanitaires. Il y a une action qui est par exemple celle que l'on voit au Tchad, au Darfour, au Niger, dans bien des pays, qui consiste à s'attaquer à un problème grave en tentant d'en atténuer les conséquences. On soigne, on donne de la nourriture, on éduque des enfants qui sont arrachés à leur environnement ou qui ne peuvent pas accéder à l'éducation. Et on ne prétend pas redresser des torts, bouleverser une situation, réformer, revoir tout un ensemble. Par exemple, on ne prétend pas œuvrer pour le sauvetage du Darfour. Quand on est au Darfour, on prétend soulager les détresses qui sont causées par la situation.

Journaliste
Mais là, c'est un petit peu ce qu'ils tentaient de faire.

Rony Brauman
Non, il y avait quelque chose de différent. Bien entendu, il y avait une partie de soulagement, si on peut dire, d'aide, mais ça n'était qu'un alibi. Ça n'était pas la fin, ça n'était pas l'objectif de l'action. Ça n'était qu'un moyen pour faire autre chose. Et cette autre chose, c'était un : faire parler du Darfour avec l'objectif de faire reconnaître le génocide, je mets des guillemets au terme parce que je ne crois pas que ce soit un bon diagnostic, mais faire reconnaître le génocide et deux : une fois ce génocide reconnu, obtenir une intervention, une réaction forte de la communauté internationale et l'arrêt des violences, la protection des populations civiles dans le pays. Si vous voulez, c'est tout ce qu'un certain courant, que le collectif Urgence Darfour, Bernard-Henri Lévy, Bernard Kouchner, avant qu'il soit ministre, incarnait. Faire prendre conscience qu'il y a que se passe au Darfour le grand massacre, le carnage, la boucherie qui dévorent les innocents et faire prendre conscience au monde que rien n'est fait pour arrêter le carnage. Ces deux choses-là sont fausses. Beaucoup de choses sont faites au Darfour, d'une part, et au Tchad, par voie de conséquence, mais au Darfour. Deuxièmement, cette guerre qui est effectivement très cruelle, qui a causé beaucoup de morts, beaucoup d'arrachements, beaucoup de détresse, n'est pas un génocide.
Mais si vous voulez, à partir de ce diagnostic logistique faux, il s'agissait de déclencher la mise en œuvre d'un remède adapté à cette situation-là. Et donc, l'objectif de l'Arche de Zoé était de faire un symbole, amener 100 enfants en France quand on prétend par ailleurs que des centaines de milliers, je dis bien des centaines de milliers, sont sous le coup d'une menace imminente de mort, de disparition, d'anéantissement. C'est évidemment purement symbolique, mais ce symbole pour eux, était important. D'ailleurs, Eric Breteau le dit très bien. Dans les interviews qu'il a données pendant que l'affaire était en cours, pendant qu'ils étaient au Tchad, il explique qu'il a son sac avec lui, que quand ils vont revenir en France, il sait bien qu'ils vont être confrontés à la justice, qu'ils risquent de passer quelques jours en garde à vue, en prison, mais que là, un rapport de force nouveau va être créé parce que ce ne sera pas possible d'imaginer que le sauveteur héroïque que représente Eric Breteau et son groupe, soit en prison et que ce soit finalement le justicier qui soit puni alors même que les criminels sont en liberté.


Journaliste
Il va faire un coup d'éclat un peu illégal, mais il a l'impression d'être dans une illégalité juste. Est-ce qu'il y a certains moments où on peut justifier justement cette illégalité en humanitaire ?

Rony Brauman
Oui, je crois qu'il y a des moments où, en effet, du fait que tout s'oppose à l'aide humanitaire, des contournements de règles peuvent être envisagés. C'est par exemple ce qu'ont fait la plupart des organisations humanitaires françaises, y compris Médecins Sans Frontières, mais je pense aussi à Médecins du monde et à d'autres, lorsque nous franchissions clandestinement des frontières pour aller tantôt en Afghanistan, au Salvador, en Angola, dans des régions en guerre qui n'étaient pas accessibles, mais que nous pouvions rejoindre à condition de franchir illégalement la frontière. L'acte illégal était le franchissement de la frontière. Point, c'est tout. Il ne s'agissait pas d'arracher des gens à leur milieu, il ne s'agissait pas de transformer une situation.

Journaliste
Voilà la complexité de la chose, parce que la légalité derrière laquelle s'abrite finalement le gouvernement français, ce n'est pas un critère en soi.

Rony Brauman
Non, en effet, la légalité ne dit pas le tout d'une situation. D'ailleurs, d'une manière générale, l'approche juridique n'est que l'une des approches que l'on peut avoir. Par exemple, pour la question du génocide, encore une fois, juridiquement, il est possible qu'un jour ou l'autre, il y ait une incrimination qui confirme sur le plan du droit, l'existence d'un génocide. Mais dans la pratique, c'est-à-dire sur le plan politique, sur le plan des représentations, sur le plan moral même, il n'y a pas de génocide. On ne peut pas parler d'un génocide au Darfour quand on sait qu'il y a un million de Darfouriens qui vivent à Khartoum et que ces gens-là ne sont absolument pas persécutés, qu'il y a de très nombreux Darfouriens dans l'appareil d'État, dans l'armée et qu'ils sont loyaux vis-à-vis du gouvernement. Alors, comment pourrait-il être loyaux alors que le gouvernement voudrait les anéantir. Donc, ça n'a rien à voir, par exemple, avec ce qu'on a en tête au sujet du Rwanda, où là, les Rwandais Tutsis, ne pouvaient même pas envisager d'être fonctionnaires, militaires ou de vivre tranquillement dans la capitale. Ils risquaient vraiment à tout moment d'être persécutés.

Journaliste
Ce n'est pas parce qu'ils se sont trompés de qualification qu'ils risquent maintenant huit ans de prison.

Rony Brauman
Non, mais à l'origine de leur situation, il y a cette notion du génocide, le crime majeur.

Journaliste
Cette surenchère sur les termes.

Rony Brauman
Voilà, toute cette surenchère à la fois sur les termes, sur la dramatisation, sur la situation quand ils racontent que 800 000 enfants vont mourir d'ici la fin de l'année. 

Journaliste
Il y a un enfant qui meurt toutes les cinq minutes. 

Rony Brauman
Tout ça est totalement absurde. Donc ça, c'est une invitation à s'affranchir des règles, de s'affranchir des normes juridiques de base, mais ça commence par une sorte d'affranchissement de la réalité. C'est d'abord la réalité qu'ils ont effacée avant d'effacer les règles. Moi, je pense que dans certains cas extrêmes, on doit pouvoir, disons, surmonter quelques règles. Mais encore faut-il s'en expliquer. Encore faut-il être capable de dire : Voilà quelle est la situation et elle est vérifiable.

Journaliste
Si l'on explique, on risque d'être arrêté avant, non ?

Rony Brauman
Non, mon expérience montre que non. Moi, je suis allé en Afghanistan. 

Journaliste 
Vous avez franchi des frontières, alors ? 

Rony Brauman 
J'ai franchi des frontières illégalement. Voilà les choses illégales que j'ai faites. Et parfois, dans un camp de réfugiés, il nous est arrivé à moi ou à des amis de MSF d'exfiltrer un réfugié ou des groupes de réfugiés, d'ailleurs avec la complicité des Nations Unies, ce qui prouve que quand même cette illégalité n'était que partielle, exfiltrer des réfugiés pour leur permettre d'échapper à des persécutions, par exemple des femmes qui étaient promises à la prostitution forcée et qu'on arrivait à faire sortir pour les déplacer dans un autre camp ou leur permettre de se fondre dans la population. Voilà le genre de choses illégales que les uns et les autres, on a pu faire. Vous avouerez que quand même, entre ça et un enlèvement collectif, fût-il inspiré par les considérations les plus vertueuses, il y a tout de même une marge très importante. Mais il est vrai que la question de la légalité ne résout pas tout, ne ferme pas, ne boucle pas le problème parce qu'il y a des fois, il faut savoir la contourner. Mais encore une fois, contourner certaines normes juridiques, ça impose d'avoir au contraire une représentation fidèle, loyale vis-à-vis des faits de la réalité elle-même. Or, c'est cela qui était le problème avec l'Arche de Zoe.

Journaliste
Est-ce qu'il faut maintenant une espèce d'organisme qui surveille comme ça toutes ces ONG, est-ce qu'il faut une instance de régulation des ONG à votre avis ?

Rony Brauman
Non, je ne crois pas, parce qu'il n'est pas imaginable d'établir une instance, un organisme de contrôle qui fasse une veille planétaire, c'est-à-dire sur l'ensemble des régions où les ONG sont susceptibles d'intervenir. Mais l'Arche de Zoé nous rappelle qu'il y a du droit, tout simplement. Il y a aussi des normes. Il n'y a pas que les normes juridiques, il n'y a pas que le droit, mais le droit est là aussi. Et ce qu'il faut tout de même avoir en tête, c'est que cette dérive, cette liberté qu'ils se sont données de faire ce qu'ils voulaient, ont été stoppées par la police, par la justice tchadienne et qu'au fond, on est revenu à un ordre ordinaire, à un ordre légal des choses. Les ONG n'évoluent pas dans un vide juridique, ne sont pas sur une sorte de terrain vague, livrées à leurs vertus parfois dévorantes. Là où on intervient, il y a des sociétés, il y a des structures sociales, des États, des autorités et nous devons bien, que nous le voulions ou non, nous devons bien nous plier aux règles qui sont là. D'autant plus que dans l'immense majorité des cas, ces règles sont appliquées avec beaucoup de souplesse et que la liberté d'action des ONG est quand même très largement respectée par les États.
Donc, on peut faire avec ces règles, mais surtout, on ne doit pas oublier qu'elles existent et que comme un étranger est soumis à des règles et à des normes juridiques en France, quand nous sommes à l'étranger, nous sommes soumis de la même façon à ces règles. Donc, il y a un environnement structuré à l'intérieur duquel évoluent les ONG et nous ne devons pas croire qu'elles sont libres de tout. Je ne vois pas ce qu'une instance viendrait rajouter à cela. Lorsque vous êtes en France, les associations sont libres, elles ne sont pas contrôlées par l'État et de plus, une intention n'est pas un délit. Donc, le fait de dire en France : On va faire quelque chose qui n'est pas reconnu par la loi de Tchadienne, n'est pas un délit en France. C'est l'acte lui-même, une fois qu'il est commis sur place, qui devient un délit. À ce moment-là, il est puni. Et après tout, il n'y a pas grand-chose à en redire.

Journaliste
Est-ce que vous pensez que cette affaire va avoir des conséquences sur les ONG, sur leur fonctionnement, sur leur financement ?

Rony Brauman
Les conséquences observables pour l'instant, sur le terrain, elles sont de deux ordres. D'abord, les employés tchadiens de L'Arche de Zoé sont dans une situation terrible. Je ne parle pas des trois qui sont en prison. Je parle de ceux qui n'ont pas été condamnés, mais qui sont stigmatisés par leur société, par leur environnement et qui sont vraiment dans une situation épouvantable. Ça, c'est très local. C'est quand même lamentable et je voulais simplement l'évoquer. Pour ce qui est du travail des ONG, la conséquence mesurable, c'est un renforcement des mesures de contrôle administratif. Mais c'est un renforcement de l'application de ces mesures, ce ne sont pas de nouvelles mesures, ce ne sont pas de nouvelles normes qui s'appliqueraient à nous pour restreindre notre travail. C'est un exercice un peu plus tatillon qu'auparavant, une application un peu plus tatillonne qu'auparavant de ces règles. Donc, au fond, les conséquences pour nous, organisations humanitaires, sont très modérées.

Journaliste
Et sur la perception des populations ?

Rony Brauman
Sur la perception, il y a quelque chose, Il y a un climat qui n’a pas de traduction concrète…

Journaliste :  … et d’une certaine manière qui pouvait précéder aussi toute cette affaire, notamment dans la perception un peu coloniale occidentale des ONG. 

Rony Brauman : Tout à fait. Il y a, parmi les ONG, des gens qui ont une tendance à se comporter en terrain conquis, à faire de leur position d'employeur une position d'autorité, où on se permet des choses incorrectes, voire franchement, arrogantes vis-à-vis des gens. Et quand on est étranger, l'arrogance, elle est toujours, disons, surinterprétée. Elle prend toujours une valeur supplémentaire, une valeur négative supplémentaire. On n'est pas simplement impoli, on est un étranger qui s'autorise des choses qu'il ne devrait pas parce qu'un étranger se doit quand même de faire preuve d'une certaine mesure dans un pays. Quand il y a de très nombreux étrangers en raison de la très grande présence des ONG, il peut y avoir, et à certains endroits, il y a à l'évidence un sentiment de saturation, de rejet. Et surtout c'est le cas, en l'occurrence, au Tchad, je veux dire, c'est le cas des Français dans un pays qui est une ancienne colonie française et dont les habitants sont par conséquent d'autant plus sensibles au comportement des Français.
Parce que la France occupe une place particulière au Tchad, comme la Grande-Bretagne peut occuper une place particulière au Nigeria ou au Zimbabwe. Ce n'est pas spécifique à la France, mais c'est spécifique au rapport des anciennes métropoles coloniales avec les pays indépendants qu'elles dominaient autrefois. Dans ces conditions-là, on doit quand même faire attention.

Journaliste
Vous pensez tout de même que ça n'est pas la fin de l'action humanitaire des ONG, notamment françaises, au Tchad ?

Rony Brauman
Aujourd'hui, je n'ai aucune raison de le penser parce que le travail se fait correctement et que les relations avec nos interlocuteurs tchadiens, que ce soient les gens qui travaillent avec nous ou bien les gens avec qui on discute, les autorités administratives, les militaires, les commerçants, toutes les relations qu'on peut avoir avec tout le monde, se passent bien. Et les gens font la différence entre des ONG qui ont un nom et une présence reconnue et celles qui débarquent et qui ne sont pas... Dont l'intitulé ne dit rien. Mais plus au-delà des ONG un peu farfelus, les ONG qui ne sont pas connues. Il y a finalement une prime qui est accordée aux ONG institués, acceptés, faisant partie du paysage et un rejet spontané d'ONG qui ne sont pas encore reconnus comme tels. C'est peut-être là que se joue la différence. Mais en tout cas, il ne faut pas non plus ignorer qu'il y a un sentiment de ras-le-bol, de saturation, de rejet qui est rampant, qui est diffus dans l'ensemble de l’Afrique et qui peut, à un moment ou à un autre, poser des problèmes. Et ce sentiment, il n'est pas toujours juste parce que c'est parfois du simple ressentiment dû à des causes très générales et qui s'applique à des gens qui n'ont rien à voir avec ces causes. Et à d'autres moments, il est parfaitement compréhensible parce qu'on voit des comportements inacceptables.

Journaliste
Merci beaucoup, Rony Brauman.
 

18 juin 2007 - Al-Jazeera

Vidéo en anglais

Le 4 mars 2009 
La Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) a délivré un mandat d'arrêt à l'encontre d'Omar Hassan Ahmad Al Bashir, président du Soudan, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il est soupçonné d'être pénalement responsable, en tant que (co)auteur indirect, d'avoir intentionnellement dirigé des attaques contre une partie importante de la population civile du Darfour, au Soudan.
Al-Jazeera. Vidéo en anglais.

Novembre 2007 - Barack Obama, alors candidat aux présidentielles étatsuniennes, répond aux questions de la coalition "Save Darfur" concernant son plan pour mettre fin au génocide au Darfour.

Vidéo en anglais.

youtube.com

6 mars 2009 
Médecins sans frontières (MSF) affirme que les 300 000 à 400 000 personnes qu'elle soigne au Darfour seront privées d'assistance médicale suite à la décision du gouvernement soudanais d'expulser l’ONG. Entretient avec Marie-Pierre Allie, présidente de MSF France.

AFP News Agency. Vidéo en anglais.

 

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5 mars 2009 
Déclaration du Dr. Christophe Fournier, Président International de MSF International sur les expulsions de MSF du Darfour (Soudan).

Vidéo en anglais.

13 mars 2009 
Déclaration de Christopher Stokes (Directeur général de MSF Belgique), le lendemain de l'enlèvement de cinq membres de MSF Belgique/OCB par des hommes armés à Serif Umra, au Darfour du Nord.

Vidéo en anglais.

Mars 2009
Les dirigeants arabes devraient publier une déclaration commune rejetant le mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale à l'encontre du président soudanais Omar El-Bachir. La CPI accuse le président Al-Bashir de génocide et, depuis l'émission du mandat, El-Bashir a expulsé 13 agences d'aide internationale. Cela rend les choses plus difficiles pour les quelque cinq millions de personnes qui dépendent de l'aide, après des années de combats entre les forces gouvernementales et les rebelles.

Al-Jazeera. Vidéo en anglais.

Jane Coyne, coordinatrice au Darfour de MSF France/OCP, explique les raisons d’expulsion de MSF du Soudan.

Vidéo en anglais.

26 mars 2009
Au cours de cet entretien le directeur des opérations de MSF France/OCP, Thierry Durand, évoque la situation au Soudan après l’expulsion des 13 ONG internationales par le gouvernement du Soudan, dont les sections hollandaise et française de MSF.

Vidéo en arabe. Transcription disponible en anglais.


00:00 – 00:28    Presenter: Ladies and gentlemen, good evening and welcome to a new episode of “Today’s Talk”. On this episode, we’re hosting Mr. Thierry Durand, MSF operations director.

00:29 – 00:46    We will talk about the uprisings and the controversy of the debate between the Sudanese Government and  humanitarian organizations that were precluded, expelled, and deported from Sudan on the background of a gamble of power between the government and the NGOs.

00:47 – 01:03    It is understandable to kick off the talk with our guest, Mr. Thierry Durand, with this question
Why did you pull out of Sudan and what are your comments on the decision of the Sudanese authorities concerning the preclusion of NGOs?

01:04 – 01:23    Thierry Durand: We don’t understand it. We don’t understand this unfortunate and frightening decision, especially for the Sudanese in Darfur. I personally think that the accusation made to the NGOs, including MSF, is unfair.

01:24 – 01:38    A short while ago, they started to publicly describe us as thieves and spies in front of mass audiences, which is concerning for our own safety. These accusations are wrong! Completely wrong!

01:38 – 01:58    I understand the rage of the Sudanese President because of the arrest warrant issued against him by the International Criminal Court (ICC). These accusations are actually unjust; as if the NGOs, and particularly MSF, have fallen into a trap.

01:59 – 02:31    We became hostage of the current political game between the international community, the UN security council and the Sudanese government. We are an easy and sensitive scapegoat in my opinion. We cannot work unless the government allows it. We were expelled along with 13 other organizations. As you can see, this is tragic. These decisions are highly political.

02:32 – 03:01    Presenter: At the moment, could we say that no MSF members are still working in Sudan since the decision of preclusion, expulsion, and deportation was made or are some teams still working in Sudan? If yes, where are they working, and under what circumstances? 

03:02 – 03:09    Thierry Durand: No, all the activities stopped. The activities are suspended completely and immediately. We had to leave the hospitals. 

03:10 – 03:25    I particularly remember the Niartiti hospital, which was once a small village, located at the foot of the Marrah mountain. There are many refugees there. It is a crossroad for Bedouins, Arabs, and refugees from the Fur ethnic groups. 

03:26 – 03:31    The government also allowed us access to areas controlled by rebel groups in the mountain.

03:32 – 03:43    There was an integrated health system that wasn’t available in the past. It’s not even included in the roadmap of the Ministry of Public Health. It is new and available thanks to MSF, however we had to leave.

03:44 – 03:53    All the doctors left, and the medical support as well. We had to leave patients behind in the hospitals. There was an outbreak of meningitis that was getting started in the country.

03:54 – 04:12    The Ministry of Public Health (MoPH), is an efficient ministry in Sudan, with competent staff who are excited to work. Some of the best doctors relied on us. They were our partners for about 30 years. There’s nothing we can do. Everything was taken away from us.

04:13 -04:20    Two teams have already left, and three teams remain, the Belgian, the Swiss, and the Spanish team.

04:21 – 04:32    However, as you know, following these declarations, three members of the Belgian team were taken as hostages. This is worrisome, especially when talking about continuing our operations.

04:33 – 04:44    We’re thinking of many questions that we would like to discuss while keeping all the communications channels open with the government directly, and not through foreign embassies or the UN. 

04:45 – 04:58    This is why we speak to media outlets like yours.  It’s because we want to keep these discussions alive. We hope that one day we’ll be able to resume our work in Sudan where we’ve been working for the past 30 years.

04:59 – 05:06    We love the Sudanese people. They are hospitable, open-minded, and indulgent. What happened is really sad.

05:07 – 05:43    Presenter: Mr Durand, the Sudanese government has the impression that you as a humanitarian organization and other activists working in the refugee camps have submitted hostile and exaggerated reports against it and have given misinformation about the humanitarian situation. These reports might have been used by the International Criminal Court and western governments to condemn, indict or accuse the Sudanese government of human rights violations.  

05:44 – 05:59    Thierry Durand: If we go through the history of the war in Darfur, we find that the most violent period included a mass destruction of villages, people fleeing their homes, and a high number of casualties and crimes. Everybody knows this.

06:00 – 06:10    From August - September 2003 until April 2004, when the ceasefire agreement was concluded in N'Djamena, the period was frightening. This is the truth.

06:11 – 06:27    During this period, it was difficult to work in Darfur. It was a closed area.  We were able to start working there. We were the first ones to work there since the end of 2003. We witnessed everything and reported it to the government.

06:28 – 06:50    Since the ceasefire agreement was concluded in 2004, the government allowed the provision of help in Darfur due to the UN pressure. Therefore, The UN and many other NGOs, including us, called for aid. We asked our colleagues from other sections to come, which resulted somehow in stabilizing the situation.   

06:51 – 06:56    While we were afraid of the occurrence of famine and outbreak of epidemics, the efforts deployed by these organizations guaranteed that none of this happens. 

06:57 – 07:05    We can say that the government did well at the time by allowing humanitarian assistance to reach Darfur.

07:06 – 07:26    In MSF, what we’ve been saying since this period has not changed. We said it to the government and shared it publicly. Since 2004, the situation in Darfur has not been dangerous in a general sense. It is a situation that includes 2.5 million people, which is a third of the region’s population and they are living in camps.

07:27 – 07:44    They completely rely on the provision of assistance, for food, water, hospitals, and education. There is a general reliance from the side of the population, but the situation isn’t tragic. The mortality rate is better than in many other regions in Sudan.

07:45 – 08:00    However, during this period, other pockets and locations were suffering from conflicts related to political clashes, tribal and local problems, and banditry, and all these factors were accumulating.

08:00 – 08:11    This is what we’ve been saying all along. We face significant access difficulties to reach these regions, for security reasons. This is due to the unsafety of the road and the thieves, etc.

08:12 – 08:24     It is true that other entities, such as human rights bodies – And here, we must distinguish between international justice and human rights activists and humanitarian organizations, as they are not the same.

08:25 – 08:36    These bodies made a lot of noise since 2003 and tackled many subjects, including genocide, war crimes, and justice, and called for the attainment of justice to the very end.

08:37 – 08:54    We are not the ones who are doing all of this, and neither are the independent aid organizations. It’s the doing of the activists, particularly human rights activists, bodies like the American Save Darfur and Darfur Emergency. This was happening with great media hype. 

08:55 – 09:03    Such bodies may be doing their jobs, but it is not our role. It’s not. This is not our role.

09:04 – 09:23    I want to return to the subject of intimidation. There is something that shocked us a lot and shocked me in particular. It’s what has been said, especially by the deputy Mr. Ocampo on November 2008. He described in a statement at the UN the camps as death camps when he was talking about the situation of the displaced people in Darfur.

09:24 – 09:39    This is not true. If it was true, we would have said so publicly during the five years we spent working in the camps, and left the place as a strong public statement, but it’s not true.

09:40 – 10:06    A few weeks ago, Ocampo was saying that the death tolls were up to 5,000 death per month due to the war and the violence, which is also not true. Even the 2008 UN figures estimate that casualties amounted to 1800 to 2000. The difference is huge. We don’t accept this, and we’ve said it clearly before. 

10:07 – 10:27    At MSF, we try to be as unbiased as possible. We sometimes face tense situations with the Sudanese government. This has happened repeatedly in the past, especially in the south, but we try to address these problems with the government directly.

10:28 – 10:44    I don't know, maybe Mr. Ocampo slipped up. We’re not looking to comment on the international judicial establishment, but maybe he himself has become an activist somehow.

10:45 – 11:06    Presenter: Do you think that the decision of the International Criminal Court to prosecute and arrest Sudanese President Omar al-Bashir negatively impacted you, and turned you, as international medical humanitarian organizations in Sudan, into scapegoats? Did it subject you to harassment and resulted in an estrangement from the Sudanese government?

11:07 – 11:30    Thierry Durand: Yes, because the Sudanese judiciary system, and the Darfur judiciary, in particular, is highly politicized. Everything becomes a political issue. There are the peacekeeping forces of the UN and the African Union UNAMID, the international justice issues, and the humanitarian issues, all of which are linked.

11:31 – 11:44    For us, staying away from this narrative and asking the parties to slow down, as everything is getting mixed up. We, the relief actors in the field, have a different role. This was difficult to achieve, even impossible.

11:45 – 11:56    Everything was mixed up. We can understand that the Sudanese president is defending itself and therefore it uses harsh terms that are unjust and incorrect.

11:57 – 12:10    You know that MSF was the only organization operating in the region. As I said before, we are present since the beginning, since 2003, during the most challenging period.

12:11 – 12: 21    We also said- when there were talks about genocides by the US and the human rights activists, we were the only organization that asked the parties to take it down a notch. 

12:22 -12:37    We were present in Rwanda during the genocide. What we witnessed in Rwanda isn’t the same as what’s happening in Darfur. We won’t use the term genocide. What we saw in Darfur wasn’t a genocide, compared to what happened in Rwanda.

12:38 – 12:41    There’s no doubt that human rights activists have other definitions of the term. 

12:42 – 12:58    Anyway, this is what we said based on our own experience. We said it clearly and publicly. We weren’t working or collaborating with the ICC. We discussed the matter with them in 2003, but it was general and didn’t focus on Sudan.

12:59 – 13:25    We try to work in conflict zones, and war zones and reach out to the people who are victims of these conflicts. We must be able to argue and convince the entirety of the soldiers, the rebel groups, even bandits, and sometimes the governments and armies that are fighting – we have to convince them that we are not their enemy, to grant us access to reach the people living in these areas. 

13:26 – 13:49    If the warring parties believe that we will expose them before an international judicial body, we will never be able to reach the victims or do our job. Therefore, we don’t have a hand in this. We do not provide the International Criminal Court with information and we do not deal with it. We said so to the Sudanese government and shared it publicly.

13:49 -14:15    Presenter BREAK
Mr. Thierry Durand, Operations Director at Doctors Without Borders, we will return to questions and answers after this break, Ladies and gentlemen, we will be back after this short break

14:16 – 14:31    Presenter: What do you think of the accusations of President Omar al-Bashir, who described you in public rallies as spies, and that you are colluding against Sudan for the benefit of some governments? What do you think of these accusations?

14:32 – 14:55    There are organizations that are indiscreetly fighting for this, and they might have given information to the ICC in some way. The ICC might have also used non-confidential reports published by MSF to describe the situation, especially those of 2003. 

14:56 – 15:14    However, I think that they have the wrong target. Human rights bodies that are not present in the field are the most active in such contexts, particularly Save Darfur and Darfur emergencies that work with lobbyists or have political links.  

15:15 – 15:24    However, MSF doesn’t have a hand in this. The accusation pointed at MSF are wrongful and exaggerated. This discourse is not new on the part of the Sudanese president.

15:25 – 15:31    For several years, he considered foreigners as enemies, and we can say that we are not even a French organization. 

15:32 – 15:43    We can consider the message related to the presence of MSF in Sudan is addressed to the French government, while our relationship with the French government is completely non-existent. 

15:44 – 15:53    We don’t have a good relationship with Mr. Kouchner, who left MSF thirty years ago to devote himself to well-known political work. 

15:54 – 16:04    Our relationship with them is very bad. We do not receive or even ask for a penny from the French government. The Sudanese government is  aiming at the wrong target.  

16:05 – 16:23    We are an international movement, and we have Sudanese working with us in Chad, DRC, and Kenya. There are efficient Sudanese doctors working in Yemen. We also have Japanese and Ivorian working with us. No one can say that we are a French organization.

16:27 – 17:02    Presenter: There is staff from MSF who are still in Sudan. They are Sudanese. What is their situation right now? Are you worried about them? Are you afraid that they might face harassment following the accusations made to the organization and its staff, describing them as spies colluding with other organizations that are hostile to the Khartoum government?

17:03 – 17:27    Thierry Durand: They’re worried, I’m worried. The government informed us through a humanitarian committee that there is no need to worry. But they are all afraid, afraid of… They already lost their jobs. For MSF, more than 1,000 people are in this situation right now. 

17:28 – 17:40    When we talk about the Sudanization of humanitarian assistance, you know? - The two sections Dutch and French were expelled. There were 40 international staff and 1,000 Sudanese members.  

17:41 – 17:57    Sudanization is strong to a great extent. Sudanese are the ones working with MSF and they have lost their jobs. They are now afraid that no opportunity would arise for them, especially with the government. They worry that their names would be on the blacklist. 

17:58 – 18:12    When they get to their homes at night, their families accuse them of working with the spies. They would feel embarrassed, and we would too because of what they are going through. 

18:13 – 18:32    This has gone on for longer than it should have. When he attacked us, the president also attacked our Sudanese colleagues. There are more than 6500 Sudanese working with the expelled organization. The situation is unpleasant.

18:34 – 18:53    Presenter: Recently, some workers from the humanitarian organization have been kidnapped. Who kidnapped them? Was the operation planned to cause more harm to the Sudanese government, as some may say?

18:54 – 19:24    Thierry Durand: I don't know, I can't say that. It's clear that the president -- When he goes to El Fasher or Nyala, and when he vents in front of mass audiences, saying that the organizations are thieves and spies, some armed bandits might seize the opportunity. They consider us spies and thieves, then the armed bandits can do whatever they want. Maybe this is what’s really going on.

19:25 – 19:37    Regarding hostage-taking, the government is the one who settled the case, it is the one that met the young men and was able to release the hostages without violence. 

19:38 – 19:48    This is good, but it is also worrisome since it can be repeated everywhere, I was personally attacked in Darfur by thieves.

19:49 – 20:03    Fortunately, I was with Sudanese friends - sheiks and the mayor of El Geneina- and no harm was done, but we faced other serious problems, very serious, including road attacks. 

20:04 – 20:22    The intended message in these situations worries us a lot, especially when thinking about the future. I do not know if the MSF teams that were not expelled or other humanitarian organizations can keep operating in Sudan in such circumstances.

20:23 – 20:37    We don't know who is behind all of this. There were some small claims. MSF was asked to request the ICC to withdraw the indictment. 

20:38 – 20:40    Then there was a ransom case and after that, the hostages were released.

20:42 – 21:10    Presenter: Mr. Thierry, President Omar Al-Bashir announced it openly. He decided to abandon international humanitarian organizations and rely on Sudanese humanitarian organizations, or what he called the “Sudanization of humanitarian work.” Do you think that Sudan has the capabilities, material, and human resources to support the people in need?

21:11 – 21:26    Thierry Durand: We have no objection to that. As I told you a while ago, aid in general has been Sudanized to a large extent. 98% of our workers are from Sudan.

21:27 – 21:34    There is an issue related to resources. You can’t assign a couple of persons and tell them to work in Darfur.

21:35 – 21:44    There is an integrated system behind our work that is based on logistical support, supply, finance, strategies, experience, and competencies. 

21:45 – 21:54    There are several good Sudanese organizations. Red Crescent societies, in the Arab world, might have the potential to achieve this goal. 

21:55 – 22:05    There are the Emirates Red Crescent and the Jordanian Red Crescent that are efficient actors and are able to provide quality assistance. 

22:06 – 22:19    One of the biggest problems will be related to the independence of these organizations since the situation in Darfur, as I told you, is extremely polarized and politicized even within the camp. 

22:20 -22:29    Problems have occurred before on several occasions. Refugees are angry at the government because of the situation they’ve been going through for five years. 

22:30 – 22:45    When we say that the organizations are biased or non-neutral, or that they represent the government, they reprimand those organizations. I think that it will not be easy at all.

22:46 – 23:05    I think that governmental organizations know that well. I don’t think that they all have sufficient capabilities to do what is required, there are some Sudanese NGOs whose independence will be revisited in the near future by the people of Darfur themselves.

23:07 – 23:27    Presenter: Do you plan on returning to Sudan? Are you in contact with the Sudanese government in order to return? Do you want to resume working in Sudan or are the operations over, and there is no way to return to Sudan?

23:28 – 23:37    Thierry Durand: I know Sudan and the Sudanese very well. The doors will never be closed completely.

23:38 – 23:48    The doors are always open for discussion. We would like to keep these doors open and continue these discussions. 

23:49 – 24:01    I think the situation is very difficult and very tense at the moment. There is a lot of emotionality and anger, and harsh words are being uttered. 

24:02 – 24:24    For us, as you know, Sudan is also a story of love and diverse friendship that arose thirty years ago in difficult circumstances. Some of the volunteers died in Sudan. We have many Sudanese friends, and we hope to return, but it maybe won’t happen in the near future. 

24:25 – 24:36    But we will do everything in our power to continue discussing with the Sudanese authorities and we would like to meet authorities at senior levels, and so far, we do not have contact with people working at senior levels.

24:37 – 24:45    They are preliminary discussions, and these discussions will probably take time. I think it takes some time. 

24:46 – 25:01    There are other issues. The issue of independent humanitarian and relief workers such as MSF, must be isolated from the rest of the issues, the political issues and the ones related to the debate between Sudan and the international community.

25:02 – 25:11    Sudan has many friends in the African Union and in the Arab League, etc., and I believe that it can rely on them. 

25:12 – 25:31    It is hoped that this international, private, political and judicial problem will find a satisfactory solution, but we must be isolated from all of this, so the government should not involve us. We do not have any authority to pressure any member states into voting in any direction.

25:32 – end    Presenter: Mr. Thierry Durand, MSF Operations Director, thank you very much for this interview. And thank you, ladies and gentlemen, for staying with us until the end. We hope to meet you soon. This is Noureddine Bouziane greeting you from Paris. Goodbye.