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Treating kala azar-HIV co-infection in Bihar, India
Rapport international d'activités 2018

Inde

MSF en Inde en 2018 Pauvreté, exclusion sociale et surcharge du système de santé public rendent l'accès aux soins difficile pour des millions d'Indiens.
MSF projects in India, 2018 - FR

Médecins Sans Frontières (MSF) continue de soigner les communautés vulnérables souffrant de maladies infectieuses, malnutrition, troubles en santé mentale et violence sexuelle.

Traitement de la tuberculose résistante (TB-R) et du VIH à Mumbai

À Mumbai, ville la plus peuplée du pays, c'est dans le district M East que les taux de TB sont les plus élevés. Depuis 10 ans, MSF travaille dans une clinique indépendante qui offre une prise en charge intégrée des patients atteints de VIH et TB-R – y compris des cas complexes de pharmaco-résistance requérant des traitements indisponibles ailleurs dans le secteur public ou privé.

En collaboration avec le gouvernement local et le programme national de lutte contre la TB, nous gérons une unité de traitement ambulatoire de la TB à l'hôpital Shatabdi, dans le district M East de Mumbai. Nos patients ont souvent développé une résistance après des années de traitements inefficaces mais certains ont été directement infectés par des formes ultrarésistantes. Notre modèle de soins repose sur de nouvelles molécules moins toxiques et plus efficaces contre la TB-R, et sur un soutien psychosocial pour améliorer l’observance du traitement.

Nos équipes œuvrent au sein de la communauté pour améliorer la recherche de cas et l’observance des traitements. En 2018, nous avons lancé une initiative pour assurer un suivi clinique et psychosocial systématique des patients atteints de TB-R dans sept dispensaires. Objectif : faire la démonstration d'un modèle reproductible de soins communautaires.

Soins spécialisés pour la TB, le VIH et l'hépatite C au Manipur

Le Manipur connaît une forte prévalence de VIH, hépatite C et TB pharmaco-sensible et résistante. En raison d’un manque de ressources en soins de santé, l’incidence de co-infection y est aussi forte. Dans les cas de co-infection, chaque maladie accélère la progression de l’autre : les patients sont plus vulnérables et les traitements, plus complexes.

Dans des cliniques à Churachandpur, Chakpikarong et Moreh, près de la frontière du Myanmar, nos équipes offrent dépistage, diagnostic et traitement, ainsi que conseil et éducation à la santé axée sur le dépistage et le traitement.

En 2018, nous avons renforcé notre soutien à l'hôpital de district de Churachandpur, afin d'améliorer les traitements pour les patients co-infectés au VIH et à l'hépatite C. Nous avons aussi introduit la bédaquiline pour traiter les cas de TB ultra-résistante.

Projet hépatite C de Meerut dans l’Uttar Pradesh

L'ouest de l'Uttar Pradesh connaît une très forte prévalence de l'hépatite C, maladie potentiellement mortelle qui peut causer une insuffisance hépatique et un cancer du foie si elle n'est pas traitée.

Depuis janvier 2017, nous gérons un projet pilote de lutte contre l'hépatite C à Meerut, en collaboration avec la National Health Mission. Le but  : démontrer l'efficacité d'une décentralisation et d'une simplification de la prise en charge de l'hépatite C, et partager les meilleures pratiques afin que le modèle puisse être reproduit dans d'autres zones à forte prévalence. Nous proposons dépistage, traitement, éducation à la santé et conseil dans un hôpital de district.

Zoya, qui a été soignée pour une co-infection kala-azar-VIH et tuberculose au Bihar « J'avais à peine la force physique de me tenir debout, et je pouvais encore moins comprendre pourquoi j'avais non pas une, mais trois maladies potentiellement mortelles. Pendant mon séjour chez MSF, j'ai appris comment prendre soin de moi. »
Zoya, qui a été soignée pour une co-infection kala-azar-VIH et tuberculose au Bihar

Lutte contre le kala-azar et les cas avancés de VIH au Bihar

Le kala-azar (leishmaniose viscérale) est une maladie tropicale négligée très présente au Bihar, où la co-infection au VIH constitue une préoccupation croissante de santé publique. Plus de 80% des patients co-infectés sont au stade avancé du VIH et souffrent aussi souvent de TB. En collaboration avec l'Indian Council of Medical Research et le National Vector Borne Disease Control Programme, nous élaborons et mettons en œuvre des traitements mieux adaptés, plus sûrs et plus efficaces pour les patients co-infectés, et recherchons des outils de détection plus efficaces pour améliorer leurs perspectives.

De plus, avec les autorités de l'État, nous avons convenu de créer un centre intégré qui offrira une prise en charge holistique aux patients au stade avancé du VIH, y compris le diagnostic et traitement des infections opportunistes. Ce centre, dont l'ouverture est prévue en février 2019, offrira toute une gamme de services, dont des soins psychologiques, nutritionnels, médicaux et, si nécessaire, palliatifs.

Santé mentale au Jammu-et-Cachemire

Les habitant de Jammu-et-Cachemire ont payé un lourd tribut aux années de conflit, que la stigmatisation liée aux problèmes de santé mentale aggrave encore. Nous y offrons du conseil psychosocial depuis 2001. En 2018, nous avions déployé des équipes dans des hôpitaux de quatre districts : Srinagar, Baramulla, Pulwama et Bandipora. À Bandipora, nous aidons le gouvernement à mettre en œuvre un programme de santé mentale comprenant un important volet de sensibilisation communautaire.

Violence sexuelle et fondée sur le genre à Delhi

En 2015, nous avons ouvert, dans le district de Jahangirpuri à North Delhi, une clinique 24h/24 pour les victimes de violence sexuelle et conjugale. Nous y dispensons la prophylaxie post-exposition pour prévenir le VIH/sida, la prévention et prise en charge des grossesses non désirées et des maladies sexuellement transmissibles, ainsi qu’un soutien psychosocial. Nous offrons aussi des services de conseil à l'hôpital de district local.

En 2018, nous avons continué de collaborer avec des organisations communautaires, des organismes gouvernementaux de protection, la police et le ministère de la Santé pour faire connaître cette clinique et mettre en place un système de référence efficace.

Dans le Jharkhand, en Inde
Dans le Jharkhand, en Inde, Somai Soya, 16 mois, passe un test de dépistage de la malnutrition, qui se fait à l'aide d'un bracelet de mesure du périmètre brachial. Octobre 2017.
NIKHIL ROSHAN

Atteindre les communautés isolées de l'Andhra Pradesh, du Chhattisgarh et du Télangana    

Un long conflit de faible intensité a privé d'accès aux soins de larges segments de population de l'Andhra Pradesh, du Chhattisgarh et du Télangana. Les structures médicales y sont rares et des maladies évitables et curables peuvent y être mortelles.

Nous déployons des cliniques mobiles pour fournir des soins primaires aux communautés isolées de ces États. Nous traitons les cas de paludisme, infections respiratoires, pneumonie et dermatoses, et organisons des sessions d'éducation à la santé sur des sujets tels que hygiène, soins aux nouveau-nés, planning familial et prévention des maladies sexuellement transmissibles.

Traitement de la malnutrition aiguë sévère au Jharkhand

Depuis 2017, nous collaborons avec les autorités sanitaires du Jharkhand pour détecter et traiter les cas de malnutrition infantile aiguë sévère. En 2018, nous avons poursuivi nos mesures préventives et thérapeutiques, dont le dépistage et l'engagement communautaire.

Avec le Rajendra Institute of Medical Sciences, nous avons lancé, en novembre, une étude pour analyser comment la malnutrition infantile évolue en forme sévère et comment assurer la prise en charge la plus efficace de ces cas. Les résultats seront partagés avec les décideurs politiques indiens, afin que, dans ce pays dont la charge de malnutrition sévère aiguë est la plus élevée au monde, les enfants puissent recevoir les meilleurs traitements possibles.

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